Vodka ? Da ! [Devon&Laana]

J'étais entré dans ce bar totalement par hasard. J'étais venu en Russie en vacances enfin vu que je ne travaillais pas j'avais tout le temps des vacances. Un pays aussi grand devait surement cacher quelques vampires à dézinguer. Il faut avouer que la tombée de la nuit était magnifique ici et puis l'air frais changeait de l'air marin auquel j'étais habitué.
Donc entré dans ce bar, je m'assis à la table la plus proche et commandait une vodka pure. Dans un pays comme celui-ci, on ne pouvait pas louper la boisson nationale. Après l'avoir bu d'un trait, je regardai autour de moi. Déchets, déchets et encore des déchets. Que des gens qui erraient de bars en bars ne savant pas quoi faire de leurs vies médiocres. Ce bar était miteux d'après l'état du plancher qui pourrissait. Je ne sentais que de la poussière, je n'arrivai même pas à distingué une odeur bonne dans ce trou de sueur.
La porte s'ouvrit et un grand air frais envahit le bac chassant les mauvaises odeurs pendant quelques secondes. Une jeune femme était rentrée, brune et tout à fait charmante. J'étais même étonné de trouver une personne comme ça dans un endroit aussi sale. Enfin, tout était une question de goût. Je commandai une nouvelle vodka et regardai l'inconnue éconduire un prétendant pas du tout charmant et n'ayant certainement aucune intelligence décelable.

-I speak only english and french, sorry.

Je souris dans mon coin, ça tombait bien je parlais français. L'homme partit rejoindre ses amis hilares à une table de poker l'air dépité. L'anglais était une langue internationale que tout le monde logiquement parlait mais ce gars n'avait pas dû finir ses études comme il fallait.
Je portai mon attention sur la danseuse contre un mur, son déhanché était horrible. Elle avait dû être la seule postulante dans ce bar. Je soufflai et bu ma vodka cul sec avant de tourné la tête et de rencontrer le regard de la jeune femme qui s'était installé près du bar. Après un clin d'oeil et un geste pour que je vienne la rejoindre, j'hésitai. Ce soir, je n'étais pas d'humeur à finir avec une femme mais je me levais quand même et la rejoignit au bar.

- Une vodka s'il vous plait.

Je regardai à l'inconnue à coté de moi et lui sourit.

- Vous voyez, contrairement à l'autre dépourvu d'études digne de ce nom, je parle très bien français et anglais. Je vous offre un verre ?

Je la fixai, ses yeux bleus étaient tout à fait magnifique et étaient presque hypnotisants. Je reçus ma vodka et la vida directement, il fallait avouer que cet alcool était pas mal du tout. Je compris maintenant pourquoi les russes l'adoraient autant.
Je remis ma veste en cuir marron correctement, il fallait que mon pistolet ne se voit pas, je n'avais pas envie qu'un idiot vienne de trop près le regarder. Cela me déplairait fortement de le tuer pour rien surtout que le terme vacance voulait dire : pas de mission de transformation d'humains, pas de massacres inutiles (sauf si un vampire venait à passer par là).
Je regardai mon verre désespéré, je l'avais bu bien trop vite, le prochain verre je le savourerai.

Nous fûmes déranger par un homme qui entrait dans le bar et lui parla en russe. Pour que tout le monde comprenne bien, c'est évident. Mais le truc qu'elle ne devait pas savoir, c'est que je parlais russe. Pourquoi aller dans un pays dont on ne sait pas parler la langue ?

-Tout est en ordre mademoiselle.

Il avait incliné la tête avant de dire cela. Juste le fait qu'il baisse la tête prouvait qu'elle n'était pas une personne sans importance. Dans la culture japonaise, plus une personne se baissait devant l'autre, plus le respect qu'elle lui donnait était grand. Et elle, cette inconnue, n'avait même pas adressé un signe à l'autre homme. Non vraiment, elle devait être très importante. Et ce qui m'étonna, c'est qu'elle lui répondit en russe aussi.

-Très bien, prenez votre soirée et demandez à vos hommes d’effectuer le transfert.

Le transfert de quoi ? J'étais vraiment intrigué par cette conversation. Je m'étais retourné entièrement pour la suivre mais apparemment elle était déjà finie. Dommage, mais tout cette affaire me semblait bizarre. Je fronçai les sourcils et réfléchis à toute vitesse. Cette conversation cachait bien trop de choses louches pour ne pas s'en préoccuper. Une scène apparut dans mon esprit : et là, cette fille, c'est une vampire et je suis en train de me faire avoir comme un bleu né de la dernière pluie.
Mais non, ça ne pouvait pas être possible, je ne la voyais vraiment pas en vampire. Non vraiment, je chassai l'image de ma tête. Je me retournai vers le bar et posai mes coudes dessus. Du coin de l'oeil, je la regardai se retourner vers moi.

-Et moi, je suis une excellente menteuse. Cet homme n'était tout simplement pas intéressant.


Je la fixai longuement pendant qu'elle commandait une bouteille de vodka et nous servait.

-Je me nomme Laana, heureuse de te rencontrer.

Je rigolai doucement et prit deux gorgées du verre devant moi.

- Appelle-moi Devon. Et puis, je vais t'apprendre quelque chose, je parle très bien russe moi aussi, je ne sentais pas le besoin de le préciser c'est tout.

Juste histoire de la prévenir que j'avais tout compris de sa conversation. Je n'avais pas envie de faire de commentaire dessus, libre à elle de vouloir se justifier.

-Dîtes-moi, vous êtes français ? J’aime beaucoup le charme des français.

Je souris, alors comme ça les français avaient du charme ? C'est vrai que c'est une rumeur assez répondu.

- Et oui. Mais certains n'ont aucun charme, croyez-moi. J'ai vu de tout. Et vous ? D'où venez-vous ?

J'avais envie de rajouter "si je ne suis pas indiscret" mais après tout, elle m'avait posé la question avant. C'est bête qu'on ne soit pas la pleine lune, je l'aurais transformé avec plaisir.
Je finis mon verre et continuai à la regarder, je ne pouvais m'empêcher de sourire. En même temps, je n'allais pas faire la gueule alors qu'on me parlait, ce serait très impoli.

Je la regardai finir son verre avant qu'elle me réponde :

-J’ai un petit appartement à Manhattan.

Elle venait de bien loin et le terme "petit appartement" voulait désigner qu'elle n'était pas riche ou quoique ce soit d'autre pourtant elle était bien ici en Russie dans un bar en train de se payer des verres de vodka. Et elle avait aussi des hommes qui la respectait et l'entourait.
Elle me resservit un verre. Je le pris et le bus cul sec. Comme disait l'autre : "On a qu'une vie".
Laana me fixait en souriant depuis qu'elle m'avait servit, c'était assez stressant mais notre attention fut attirée par la "danseuse" de tout à l'heure qui sortait entourée de deux hommes. Je n'avais même pas envie de savoir le sort qu'ils lui réservaient à cette pauvre fille. Mais ce n'était pas mes affaires, elle était assez grande pour savoir ce qu'elle voulait.

-Dis, je connais une bonne boîte à cinq minutes à pieds qui passe de la bonne musique. Ca te dirait pas d’y aller et de quitter ce bar minable ?

Comment dire ? Danser ? Moi ? Non, impossible. Etre entouré de gros chiens qui essayent d'embobiner une fille, c'était pas mon truc. Enfin, ça changerait de l'ambiance de ce bar minable. Mais sentir la même odeur de sueur autour de moi, je n'avais pas trop envie, surtout que mon odorat était extrêmement fin, je ne voulais pas courir aux toilettes les plus proches. J'avais quand même survécu à ce bar alors je pouvais survivre à la boite de nuit.

- Bon, d'accord, si ça te fait plaisir mais je te préviens, je déteste danser.

Je fis un petit rire et me levai. Je la laissai prendre sa bouteille et lui tendit le bras pour qu'elle le prenne.

- Mademoiselle la guide, si vous voulez bien de mon bras ?

Je fis mon plus grand sourire. Vraiment, c'était dommage que ce ne soit pas la pleine lune.

-Avec plaisir.

Nous sortîmes du bar sans la bouteille qui fut abandonné sur le comptoir.
Aprè avoir marché quelques minutes, nous arrivâmes enfin devant la boite où je remarquai que les personnes qui voulaient entrer étaient fouillées. Je n'aurais qu'un mot : merde. De ma main libre, je détachai discrètement la ceinture qui tenait mon pistolet et le laissai discrètement par terre. Je me sentais déjà plus léger. Je soufflai de soulagement. Tant pis, j'abandonnai mon arme ici, j'étais obligé de m'en débarrasser.
Je me rendis compte enfin qu'elle m'emmenait autre part qu'à l'entrée et que nous contournions la boite pour arriver devant une autre entrée. Toutes les personnes qui se présentaient étaient rejetés par dizaine. Comment elle voulait qu'on passe par là ?
A mon plus grand étonnement, nous étions passés sans problème et sans avoir besoin de se présenter. J'entendis derrière nous les exclamations indignées de ceux qui voulaient entrer.
Je regardai Laana les sourcils froncés, elle m'expliqua :

-Je connais le patron. Je lui ait rendu un gros service et depuis j'ai l'accès libre ici et toutes les boissons sont offertes.

- C'est sur que c'est tout de suite plus pratique.

Les couleurs flashs autour de moi m'abimaient les yeux plus qu'autre choses. Des personnes nous entouraient, toutes des verres à la main qui provenait d'un barman qui se débrouillait vraiment bien. Je ne pus m'empêcher de penser à Tom Cruise dans le film Cocktail.
Laana m'enleva ma veste à ma plus grande surprise, j'avais l'impression d'être un enfant. Heureusement que je l'avais jeté cette arme finalement, elle m'aurait mis dans un immense embarras.

-Tu vas avoir chaud avec ça.

- En même temps, j'ai pas trop confiance avec les personnes qui trainent en boite tu vois.

Un employé passait par là et saisit ma veste pour la ranger dans les vestiaires. Je m'étais habillé sobre, un t-shirt noir avec le logo de la vodka Eristoff qui me ressemblait, il fallait dire. Si ça voulait pas dire quelque chose alors je ne comprenais plus rien.

-Ne t'inquiète pas, personne n'ira fouiller dedans. Ton argent et tout ce qui pourrait y avoir d'autre sont en sécurité. Aller, maintenant, viens.

Bon en même temps, j'allais pas rester ici tout seul. Elle me prit la main et je fus bien obligé de la suivre. Nous montâmes jusqu'au dernier étage. Une foule de monde s'étouffait à danser sur la piste se collant les uns aux autres. L musique résonnait dans oreilles, j'avais presque peur d'exploser, j'étais trop sensible pour ces endroits-là. Je ne fis rien paraitre quand elle me parla :

-Si tu déteste danser, on peut prendre un verre avant.

-Oui bien sur mais cette fois, c'est moi qui paye.

Je lui souris et hélai un serveur.

Deux mojitos s'il vous plait.

Le serveur partit et je me retournai vers Laana :

- J'espère que vous aimez ça au moins. Ou sinon, je vais directement vous cherchez quelque chose d'autre.

Bon, j'étais presque sur de mon choix. Qui n'aimait pas ça, franchement ? C'était plus espagnol que russe certes mais c'était très connu.
Je regardai les gens autour de moi, tous des grands clubbers mais ils avaient raisons d'en profiter pendant qu'ils étaient encore humains. On a qu'une seule vie après tout.

-Non, ça ira.

Heureusement, je n'avais vraiment pas envie de me coller à tous ces gens qui se marchaient sur les pieds pour commander un simple verre.
Nos mojitos arrivèrent et je regardai Laana le vider d'un coup. Oui, c'était une façon de déguster après tout.
Tout en buvant le mien, j'observai les gens autour de moi. Toutes ces personnes qui ne savaient même pas ce qui se passait autour d'eux, de la guerre entre les lycans et les vampires mais aussi de leurs anges bidons qui les protégeaient. Si seulement ils avaient conscience du danger qui régnait autour d'eux, ils ne se comporteraient pas de cette façon et resteraient enfermés chez eux comme s'ils étaient protégés de tout danger. Mais bien sur, fermer une porte était un signe de sécurité pour eux. Ils avaient bien de la chance de penser de cette façon.
Demain les vacances étaient finies et je devais reprendre du service, j'étais obligé de me transformé et il fallait que j'en profite pour mettre quelques russes dans notre camp. Il ne fallait pas que les vampires croient que c'étaient eux qui dominaient tous les pays. Les remettre à leur place était la meilleure solution.
Je souris tout seul, demain j'allais en profiter pour en tuer quelques uns juste histoire qu'ils n'oublient pas que nous étions là tapis dans l'ombre à les attendre. Et puis un vampire, c'était une chose qui buvait du sang pour leur bien, qui était obligé de tuer pour vivre. Quel plaisir égoïste. Alors que nous lycans nous pouvions nous nourrir d'autre chose que les humains, nous n'avions pas besoin d'eux pour vivre mais pour survivre. Même si j'avais déjà vu des vampires en train de tué des animaux, j'étais sur qu'ils préféraient les humains. Tant mieux si par la même occasion, ils se faisaient tué par un ange qui aimait son boulot.
J'avais l'impression que la musique me possédait au point de bientôt me crever les tympans. Me contenir pour ne pas sortir était horrible. J'allais bientôt partir en courant si ça continuait comme ça.
Laana me fit signe pour aller vers la sortie. Je ne pouvais pas me décliner, c'est la seule chose dont j'avais envie.
Je la suivis dans la foule jusqu'à arriver dans le couloir où la musique moins forte me soulageait mes pauvres oreilles malmenées. Laana m'attendait pour entrer dans une autre salle moins grande que la précédente mais décoré de sorte qu'on se croyait dans un igloo géant.
Assis à la table, elle commanda deux autres mojitos. A ce rythme là, je risquai d'avoir du mal pour retrouver mon hôtel.
Je commençai mon verre avant de prendre la parole :

- Je suis bien content qu'on est changé de salle, mes oreilles commençaient à souffrir à cause de la musique, je n'étais plus habitué.

Mais oui, je n'étais plus habitué. C'est surtout que je ne supportai pas les bruits aussi forts et aussi longs. En fait, c'était juste une excuse pour qu'elle ne se pose pas trop de questions. Simple précaution.

Je la fixai, ne sachant plus quoi lui dire. Il parait que quand nous sommes bien avec une personne, il n'y a pas besoin de parler. Quelle connerie ! C'était plus gênant qu'autre chose ces gros blancs pesants. C'est surtout que nous n'avions pas assez de conversation. En même temps, il fallait parler de quoi quand on rencontrait une personne dans un bar ? D'alcool ? On n'était pas tous des ivrognes.
J'entendis une vibration et vis Laana sortir son téléphone de la poche.

-Désolée, un appel important, je dois décrocher.

J'acquiesçai et la regardai se lever pour s'éloigner à l'abri des oreilles indiscrètes pour revenir dans la salle. Je souris d'amusement et tendis l'oreille pour essayer de saisir des bribes de sa conversation. A part quelques ordres qu'on lui donnait et un beau "Va te faire foutre" de sa part. Elle revint à la table et je compris qu'il valait mieux que je ne dise rien quand je vis son regard rempli de colère. Gêné, je regardai autour de moi et fis mine de rien. Elle envoya voler un verre à quelques mètres de nous. Heureusement qu'il était vide. Je regardai le verre par terre et ne préférait pas la regarder dans les yeux.
J'entendis à nouveau son portable vibrer, la personne n'avait pas dû comprendre dans quel état elle était apparemment. Peut-être maso.
Elle décrocha et j'écoutai sans gène la conversation, pas ma faute si j'entendais mieux que les humains.
L'homme qui lui parlait avait l'air d'être un con de première, il ne devait surement rien comprendre aux femmes. Je dis pas que j'étais mieux.

-Tiens, c'est pour toi.

J'écarquillai les yeux d'étonnement et pris le téléphone qu'elle me tendait. Elle partit de la salle avec une grand sourire aux lèvres. Bon, je supposai que je devais la débarrasser de ce gars encombrant. Je mis le portable à mon oreille et commençai directement sans attendre que mon interlocuteur parle.

- Bon, toi, tu vas m'écouter attentivement. Tu vas laisser Laana tranquille ou sinon je te jure que je te retrouve où que tu sois, je t'arrache tes poumons mais tu seras encore vivant et je te les ferais avaler pour que tu sentes juste ton odeur dégueulasse. Allez, à plus petite chose insignifiante.

Je n'attendis pas de réponse et raccrochai. J'avais parlé comme si je m'étais retrouvé en face d'un vampire.
Le téléphone en main, je me levai et retrouvai Laana un peu plus loin de la salle, je la regardai se lever et me sourire.

-Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher.

Je la regardai longuement. Bon, elle s'était excusée de sa réaction plus que bizarre et après tout ce n'est pas comme si cela m'avait gêné énormément.
Je rigolai doucement et lui tendis son téléphone.

- En tout cas si ce gars vous rappelle encore, vous savez que je suis là. J'espère que ce que je lui est dit l'a un peu calmé.

Je souris et me balançai sur mes pieds, je ne savais pas comment réagir après tout cela.

J’aurais bien voulu voir la tête de mon interlocuteur. Le pauvre, il appelait juste une fille et elle lui passait un gars qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam qui lui proposait de lui arracher les poumons pendant qu’il était encore vivant. Je n’étais pas sur que cela allait le calmer mais plutôt l’énerver, ce n’était pas la meilleure solution pour qu’il arrête d’harceler Laana. Au pire, on s’en fout, ça fait rire et ça, ça change tout.
J’entendis son portable vibrer à nouveau et je pus déceler dans le regard de Laana un lueur d’amusement. Elle me fit signe d’approcher d’elle et elle décrocha.
C’était apparemment, mon interlocuteur de tout à l’heure qui demandait qui j’étais. J’esquissai un petit sourire.

-Lui ? C’est mon nouveau mari. Tu diras d’ailleurs à père qu’il a un gendre. Et on part en lune de miel d’ici quelques minutes donc t’es gentil, tu nous lâche. A moins que tu veuille entendre tout le bruitage. En plus, je vais avoir un gosse et on va l’appeler Clafoutis. Tu transmets tout ça à père et tu lui dira que le parrain c’est David.

Je me décomposai. La seule chose qui m’avait choqué dans sa réponse était : clafoutis. Je ne sais pas où elle avait cherché ça mais elle était partie loin, très loin.
Tu m’étonnes que juste après il lui demande si elle avait bu. Je la regardai les yeux écarquillés d’étonnement.

-Non non. Je suis parfaitement sobre. Les gens évoluent tu sais. Bon aller, je te rappelle demain soir. Bye.

« Parfaitement sobre ». Ou pas.
Je ne pouvais pas me retenir plus longtemps et explosai de rire à la limite de tomber par terre. Relâcher toute cette tension me fit du bien. Je me calmai un peu quand je vis Laana dans le même état que moi il y a quelques secondes. Je repartis de plus belle.
Je me redressai enfin et Laana me dit :

-Je ne sais pas trop ce que tu lui as dit, mais tu as réussi à l’énerver. Merci de tout cœur.

Je lui fis un grand sourire. Mon rôle n’était pas de protéger les innocents ? Pas de cette façon, c’est sûr.

-Aller viens mon nouveau mari, on retourne s’asseoir.

Je la suivis de près jusqu’à notre table et la laissai commander.
Elle mit son assiette de poulet entre nous et me proposai d’en prendre. Je préférai la vodka au poulet et but cul sec mon verre.
Quand je la vis prendre son verre, je ne pus me retenir de lui dire :

-A la tienne, Etienne.

-J’espère que tu tiens un minimum l’alcool. Parce que je ne sais pas où tu loge et que du coup, même si je le voulais, je ne pourrais pas te traîner par les pieds jusque là-bas.

Je lui souris avant de lui répondre.

-Je pense que je tiens bien l’alcool et pour l’instant je saurais retourner à mon lit après c’est peut-être moi qui devrait m’inquiéter que toi, tu saches retourner chez toi… Sauf que moi, je pourrais te trainer par les pieds.

Mon sourire s’agrandit et je commandai deux autres vodkas. Mon esprit commençait à divaguer mais rien de grave, je pouvais encore marcher sans tituber et avoir conscience de mes faits et gestes.

Devon sourit avant de lui dire :

-Je pense que je tiens bien l’alcool et pour l’instant je saurais retourner à mon lit après c’est peut-être moi qui devrait m’inquiéter que toi, tu saches retourner chez toi… Sauf que moi, je pourrais te trainer par les pieds.

Ses paroles cheminèrent dans l’esprit de Laana et entamèrent un long mécanisme alors qu’il commandait deux autres vodkas. Chez elle, donc maison, donc famille, donc papa. Oh my god. S’il savait qu’elle était là, il la tuerait. Surtout que la mission de base avait un peu été oubliée. Elle avait l’art de se fourrer dans les ennuis ça en devenait presque un don. Elle décida de lui répondre :

« C’est vrai que t’as l’air plutôt fort. Mais c’est hors de question que tu me traîne par les pieds. T’abimerais mes vêtements. »

Elle regarda les deux verres de vodkas sur la table. Était-ce une bonne idée ? N’était-ce pas le moment d’arrêter. Oh, elle arrivait encore à penser normalement donc ça devrait aller. Elle prit son verre et trinqua avec lui. Alors qu’elle approchait le verre de ses lèvres, quelqu’un l’interpella. Elle se retourna et reconnu un ami vampire. Grand avec des cheveux noirs mi-longs et des yeux verts. C’était Drake. Laana se dit qu’elle allait avoir des ennuis. Elle n’était pas censée être là. Il lui demanda s’il pouvait lui parler et elle accepta. Elle s’excusa auprès de Devon :

« Excuses-moi, les gens ne semblent pas vouloir me laisser tranquille ce soir. »

Elle posa son verre et suivit Drake en dehors de la salle. Il parla à voix très basse et avec la musique qui résonnait dans le couloir, Laana ne comprit pas tous les mots qu’il prononça. Elle comprit en gros que la présence d’un lycan avait été signalée. Quoi ? Ici ? Mais non quoi. Pourquoi ce soir. A chaque fois c’était pareil. Dès qu’elle commençait un peu à s’amuser, paf, un problème. Mais bon, s’il y avait un lycan dans le coin, elle le repérerait facilement même si son odorat de vampire était un peu voir même beaucoup brouillé par l’odeur de l’alcool. Et puis, un lycan, ça se repérait vite. Donc, question réglée. Elle gardera un œil ouvert mais c’est tout.

Elle revint dans la salle en compagnie de Drake qui prit un verre au comptoir en chemin. Alors qu’elle disait au revoir à son ami vampire et qu’elle s’apprêtait à s’asseoir, une fille trébucha, heurta Drake qui lâcha son verre, qui vida tout son contenu sur Laana. Celle-ci resta con quelques secondes et Drake s’éloigna vite fait. La blonde qui avait bousculée Drake s’excusa sans pouvoir réprimer un sourire. Laana était couverte de vodka par la faute de l’autre conne. Et elle trouvait ça amusant. La vampire prit son verre qui l’avait attendu sagement sur la table et la vida sur la tête de l’idiote avec un sourire mauvais. Comme ça, elles étaient quitte. Non mais. Ses vêtements étaient ruinés maintenant. La fille s’en alla, en mode choquée, la bouche grande ouverte. Elle se réfugia dans les bras d’un homme de l’autre côté de la salle et pleura sur son sort. Laana se rassit. Vu le regard de l’homme ils n’allaient pas tarder à avoir de la visite. Impression confirmée lorsqu’il se dirigea vers eux. La vampire échangea un regard avec Devon et lui dit avec un petit sourire :

« Désolée. »

Laana aurait pu éviter de mêler Devon à cette histoire. Mais bon, c’était trop tentant. Et puis, autant partager les emmerdes au nom de la justice universelle. Ou un truc du genre.

-C’est vrai que t’as l’air plutôt fort. Mais c’est hors de question que tu me traîne par les pieds. T’abimerais mes vêtements.

Je rigolais et saisis mon verre pour trinquer avec elle. Au lieu de faire cul sec, je préférai y aller moins fort et boire que la moitié. Plus on buvait vite, plus ça montait vite. Règle de base.
J’entendis quelqu’un appeler Laana et vis derrière elle un homme aux cheveux noirs. Je ne lui prêtais pas plus attention et finissais mon verre tranquillement. Je ne fis même pas attention à ce que Laana me dit avant de se lever.
J’observai les gens autour de moi, à part des cougars où des jeunes filles qui avaient pour ambition de se marier à un homme de préférence vieux et riche. Maintenant, on pouvait voir de tout. Je posai les yeux sur mon verre et contemplai le liquide qui bougeait au rythme de ma respiration. Je restai quelques minutes comme ça, la tête vide, sans aucune pensée qui me parasitait. Je n’écoutai même plus les conversations et la musique autour de moi.
Pendant mon intéressante occupation, je fus coupé par Laana qui pris rapidement son verre et le versait sur la tête d’une fille blonde. Je la suivis du regard jusqu’à ce qu’elle vienne se rassoir et finis mon verre de vodka.
Il suffit de quelques secondes pour qu’un homme qui apparemment était avec la blonde vienne nous voir à notre table. Je levai lentement les yeux vers lui. J’entendis sa voix grave à travers la musique :

-Mais vous vous prenez pour qui ?! Bande de merdeux ! J’ai des amis hauts placés et je peux vous dire qu’à partir de maintenant, vous êtes foutus ! P’tits cons va !

J’haussai les sourcils, jetai un regard à Laana et lui répondit :

-Au pire, la vodka, c’est indolore et transparent, vous avez qu’à vous dire que c’est de l’eau. Et puis, elle va pas mourir ta fille là. Y’a pire tu sais.

Une veine commençait à gonfler et à battre sur son visage cramoisi, je la fixai et attendais qu’elle explose. Je me demandai si c’était déjà arrivé, qu’une veine explose sous la pression. Je n’eus pas le temps de continuer ma réflexion puisque l’homme me saisit violemment au collet et m’enleva de ma chaise.
Sans réfléchir au fait que j’allais peut être griller ma couverture, je lui saisis le poignet et le retournai sur lui-même pour le faire voler 2 mètres plus loin. Je remis correctement mon t-shirt et me tournai vers Laana.

-On y va ?

En fait, ce n’était pas vraiment une question. Je la pris par le bras et l’emmena avec moi à l’extérieur.
Je pris une grande bouffée d’air froid et me retournai vers elle.

-Désolé pour l’agitation mais il m’a exaspéré. Je ne suis pas aussi violent d’habitude.

Je lui souris en montrant les dents malgré moi. Le simple fait de faire une technique de combat changeait tout en moi. Je devenais peut-être plus méchant, moins avenant. Je ne pourrais pas le définir mais en gros j’étais pas le même.

Laana s’en voulait un peu de mêler Devon à tout ça. L’homme qui arriva était plus vieux qu’eux. Bien plus vieux. Encore un de ces mecs de cinquante balais qui attirait les pouf à coup de billets de cent dollars.


-Mais vous vous prenez pour qui ?! Bande de merdeux ! J’ai des amis hauts placés et je peux vous dire qu’à partir de maintenant, vous êtes foutus ! P’tits cons va !


Hauts placés, genre plus haut placé que le roi des vampires qui peut te faire égorger en trente secondes ? Elle en doutait. En fait, la jeune vampire n’eut même pas à répondre, Devon le fit pour elle.


-Au pire, la vodka, c’est indolore et transparent, vous avez qu’à vous dire que c’est de l’eau. Et puis, elle va pas mourir ta fille là. Y’a pire tu sais.

Il disait ça comme ça normal, genre totalement pas intéressé. Il avait de la classe, il fallait l’avouer. L’intrus attrapa Devon au col comme pour l’intimider. Laana se leva immédiatement, prête à intervenir si ça dégénérait. Mais encore une fois, elle n’eut rien à faire. Devon envoya l’homme voler deux mètres plus loin et Laana mettrait sa main au feu que son poignet ne serait pas utilisable pendant très longtemps. Comment avait-il fait ça ? Ca demandait force et adresse. Force et adresse qu’un humain normal ne devrait pas posséder. Il la sortit de ses pensées :

-On y va ?

Il l’attrapa par le bras et l’emmena dehors. Elle ne protesta pas, trop occupée à réfléchir. Hors de la boîte, il la lâcha.

-Désolé pour l’agitation mais il m’a exaspéré. Je ne suis pas aussi violent d’habitude.

Il afficha un drôle de sourire. Un sourire de lycan, pensa-t-elle immédiatement. Serait-ce possible que le fameux lycan dont parlait Drake soit Devon. Et elle ne l’aurait pas repéré ? Comment serait-ce possible ? Et apparemment, il ne l’aurait pas repéré non plus. Les choses ne se seraient jamais déroulées de cette façon si ça avait été le cas. Une occasion unique, souffla une voix dans sa tête. C’était sans doute un lycan. Un lycan qui ne l’avait pas repérée. Ce serait un moyen de savoir comment pense réellement un lycan. Réellement, pas comme le raconte les vieux vampires. Car sans cet incident, jamais Laana ne l’aurait soupçonné. Il paraissait tellement normal. Se faire passer pour une simple humaine pourrait être une bonne idée. C’était risqué mais ça pouvait rapporter gros. Et peut-être qu’il n’était pas seul ici. C’était le genre d’évènement qui dessoulait immédiatement. Et puis, les organismes vampires et lycan toléraient mieux l’alcool. Bon, c’est partit. Elle prit un air intrigué et lui dit :

« Ce n’est pas grave et merci de m’avoir défendue. T’es … t’es plus fort que ce que je pensais. »

Elle marqua une petite pose et le regarda fixement dans les yeux. Pas comme une vampire fixerait un lycan, mais plus comme une fille normal fixerait un gars aux capacités étranges. Avec limite une petite étincelle d’admiration dans le regard.

« Comment t’as fait ça ? Et pourquoi t’as voulu qu’on sorte aussi vite ? »

Je tournai la tête vers le ciel étoilé et le scrutai pendant quelques secondes. Je commençai à détester les endroits confinés et le grand air à perte de vue me convenait beaucoup mieux. Depuis tout petit, j’adorai les grands espaces où je pouvais me défouler en toute liberté et ne pas me cacher. J’aimai encore plus la nuit. Personne ne me voyait et je me sentais plus dans mon élément, je ne veux pas dire par là que j’ai une âme sombre et torturée par la vie (blablabla) mais juste que je suis encore mieux dissimulé, je ne suis pas quelqu’un qui aime s’afficher partout où je vais. Plus on discret, mieux c’est.

-Ce n’est pas grave et merci de m’avoir défendue. T’es … t’es plus fort que ce que je pensais.

Je posai mon regard sur elle et sortit de mes pensées. J’avais gardé mon sourire.
Apparemment, j’avais éveillé sa curiosité. Je pouvais le voir dans son regard. Après si c’était en bien ou en mal, je ne pourrais pas le dire. Je ne savais plus vraiment quoi dire, je venais d’envoyer valser un gars dans une boite sur-fréquentée devant une fille que je connaissais que depuis aujourd’hui. Je n’avais pas envie de me chercher des excuses ou quoi. En fait, il n’y avait rien à dire.

-Comment t’as fait ça ? Et pourquoi t’as voulu qu’on sorte aussi vite ?

J’avais bien envie de lui dire que tout était dans la force de l’esprit et qu’en fait, je suis télé kinésiste comme dans ces films pour les humains. Mais ce n’était pas l’heure à l’humour et je préférai rester sobre sur ma réponse.

-En fait, grâce à une rotation habile de mon poignet, j’ai réussi à le retourner sur lui-même. Ensuite petite contraction du biceps et je l’ai poussé. J’ai appris tout ça en cours de self-défense.

Quelle connerie ! Je ne savais même pas ce qu’on apprenait dans ces cours ! J’espérai juste qu’elle n’en prenait pas. Je répondis ensuite à sa deuxième question.

-J’ai voulu qu’on sorte vite parce que je ne savais pas si cet homme avait des amis dans la boite ou pas. Je ne voulais pas faire plus de bazar et puis l’air frais éclaire l’esprit, enfin ça c’est mon avis.

Cette fois, je ne mentais pas. Alors que personne ne se plaigne que je ne disais pas la vérité. Je mis mes mains dans les poches de mon jean et fixai Laana dans les yeux.
Je jetai un regard vers la lune et dit :

-Je pense qu’il est l’heure d’y aller alors ravi de t’avoir rencontré et à la prochaine.

Je lui tournai le dos et commençai à marcher rapidement. Il me fallait bien 15-20 minutes de marche jusqu’à mon hôtel. Cela me remettrait les idées en place, il ne fallait pas que je reste plus longtemps avec cette personne, je ne voulais pas qu’elle se doute de quelque chose.

Quelle explication allait-il fournir ? Ca risquait d’être fort intéressant.


-En fait, grâce à une rotation habile de mon poignet, j’ai réussi à le retourner sur lui-même. Ensuite petite contraction du biceps et je l’ai poussé. J’ai appris tout ça en cours de self-défense.


« Oui et moi je suis la sœur jumelle de la fait clochette. Ca se voit pas ? Je marche en sautillant comme une conne et je lâche de la poussière de fée derrière moi. » pensa-t-elle très fort sans ouvrir la bouche.

-J’ai voulu qu’on sorte vite parce que je ne savais pas si cet homme avait des amis dans la boite ou pas. Je ne voulais pas faire plus de bazar et puis l’air frais éclaire l’esprit, enfin ça c’est mon avis.

Ouais, ça c’était déjà plus crédible. Il fixa Laana dans les yeux avant de lever la tête vers la lune. « T’inquiètes pas mon gros, c’est pas encore la pleine lune. », pensa-t-elle à nouveau très fort.

-Je pense qu’il est l’heure d’y aller alors ravi de t’avoir rencontré et à la prochaine.


Il allait pas la laisser en plan quand même. Apparemment si puisqu’il s’était retourné comme ça sans même dire au revoir. Peut-être pensait-il se débarrasser d’elle aussi facilement. Alors qu’elle allait faire une remarque bien sarcastique, elle le détaille. Un simple tee-shirt, les mains dans les poches. Ca voulait dire que toutes ses affaires étaient restées dans sa veste dans le vestiaire de la discothèque. Laana eut un sourire mauvais et se retourna en direction de la boîte. Elle put facilement récupérer la veste brune en cuir. Une fois dehors, elle s’assit sur les marches d’un grand bâtiment et commença à fouiller. Dans son portefeuille, elle trouva tous ses papiers et même son passeport. Devon Cross. Le nom de famille de lycan par excellence. Elle fouilla dans son portable et trouva quelques trucs intéressants dont un chargeur pour un pistolet. Dans la poche intérieur, il y avait plusieurs capotes. Ah bah tranquille le lycan. Il voulait se faire des petites humaines. Quoique. Elle l’avait trouvé dans un bar ou il n’y avait que des mecs. Etrange. Mais bon, elle n’allait pas juger. Elle photographia tous les trucs importants et garda son passeport sur elle. Elle copia également tous ses contacts et ses messages, elle lira plus tard. Là, il fallait lui rendre la veste pour éviter les soupçons. En plus, elle ne pouvait pas lui rendre demain, trop de soleil. Quant à demain soir, avec la pleine lune ça risquait d’être un peu plus compliqué. Et la lui rendre arrangeait sa couverture de petite humaine.



En chemin vers l’hôtel, elle réfléchit à toute cette histoire. Et si c’était un piège ? S’il l’avait identifié depuis le début en tant que vampire et voulait juste l’attirer dans un endroit isolé. De toute façon, elle savait se défendre. Donc, au final, le seul moyen de savoir était de se jeter dans la gueule du loup. Et s’il essayait de s’en prendre à elle, eh bien, elle s’en débarrasserait. Laana se dit que c’était dommage qu’il soit un lycan, c’était un mec assez sympa qui aurait fait sans doute un bon vampire. Un night-shop était ouvert. Elle décida de se changer car avec le vent froid, les vêtements recouverts de vodka n’étaient pas très agréable. Elle opta pour un simple jeans slim et chercha un truc avec des manches, pas moyen. Bon bah un top noir alors. Elle mit le passeport de Devon dans sa poche arrière gauche, paya et repris le chemin.

Arrivée à l’hôtel, elle regarda dans son portable pour trouver le numéro de la chambre. L’endroit était désert. Il fallait avouer qu’il était très tard aussi. Mais ce n’était rien pour un vampire. Elle dormira la journée, comme d’hab. Une fois devant sa porte, elle frappa. Il ouvrit et elle lui tendit sa veste.

« T’as oublié ça. Avec des trucs importants dedans comme ton portefeuille, ton portable, … ton chargeur. »

C’était un ton accusateur qu’elle avait employée. Logique, que faire d’autre. Elle s’appuya contre l’intérieur de la porte et le regretta immédiatement. Le bois légèrement abîmé gratta sa cicatrice et ça fit franchement mal. Les griffures de lycan ne cicatrisaient pas de la même façon. Même après des années, ça faisait encore mal. Elle frotta son bras, les larmes aux yeux. Cette saleté de trace ne disparaîtrait donc jamais ? Quand des humains lui demandaient, elle parlait simplement d’un animal sauvage. Peut-être que là, elle pourrait s’en servir pour lui faire cracher le morceau. Du style « j’ai déjà eu affaire à des lycans ». A voir.

Après avoir marché 10 minutes, j'avais mal calculé la durée du trajet, j'arrivai enfin à mon hotel et ouvris la porte avec la clé que j'avais gardé dans mon jean. Bien entendu comme le pire des idiots, j'avais oublié de récupérer ma veste donc, je n'avais plus de papier, (plus de capotes), et mon chargeur pouvait être trouvé par tout le monde avec ma superbe carte d'identité à coté. Je n'avais plus de sous aussi. C'était très embêtant surtout quand on était en vacances. Ah oui ! Je venais de planter au beau milieu de la rue une fille qui n'était pas méchante et moche du tout.
Je contemplai ma chambre qui était plus une suite qu'une chambre et m'assis sur le canapé en cuir noir.
Comment dire que je me sentais comme un imbécile né de la dernière pluie qui était en plus un lapin de trois semaines ?
Je restais assis dans le noir et regardai le vide. Je me sentis nu aussi sans mes papiers. Toute ma vie était dans une discothèque à la con en Russie.
Soudain, on toqua à ma porte. Je fixai ma porte puis me levai pour prendre mon desert eagle dans mon sac, je vérifiai qu'il soit chargé et me dirigeai vers la porte. Qui pouvait venir frapper à ma porte à cette heure là ?
J'ouvris la porte et n'eus pas le temps de dire un mot que Laana me tendit ma veste et débita :

-T’as oublié ça. Avec des trucs importants dedans comme ton portefeuille, ton portable, … ton chargeur.

Je glissai mon pistolet entre mon jean et mon dos. Alors comme ça, elle s'était permise de fouiller dedans ? En même temps, si elle ne l'avait pas fait, elle n'aurait pas su me retrouver et je ne pense pas qu'elle avait dans l'objectif de la garder toute sa vie. Bon, elle était tombée sur le chargeur et ça me mettait dans l'embarras. Je pris ma veste et ne fis pas de commentaire sur ses découvertes.

-Merci.

Qui n'avait pas une arme maintenant ? C'était de plus en plus courant.
Je la regardai de haut en bas et aperçue qu'elle s'était changée. On parie combien qu'elle s'est servie de mon argent ? Je ne voulais pas taper scandale et m'abstins de commenter.
Quand elle s'appuya sur le chambranle de la porte, elle se redressa immédiatement et frotta son bras. Je pus percevoir des larmes de douleur monter à ses yeux.
Elle venait de ramener ma veste alors je trouvais ça logique de la remercier. J'allais lui proposer de rentrer quand je vis des griffures là où elle se frottait. C'étaient en fait des cicatrices mais je pouvais jurer entre mille que ce n'était pas de n'importe quel animal. Je fronçai les sourcils et la saisit par l'épaule pour la faire entrer de force.
A l'intérieur, je dégainai rapidement mon arme à quelques centimètres de son visage, le bras tendu.

- T'es qui ? Lycan ou saleté de vampire ?

Je souris sans le vouloir de toutes mes dents. Cette nuit devenait enfin intéressante.

Il la remercia mais remarqua les traces sur son bras et fronça les sourcils. Laana se dit que ça n’allait peut-être pas marcher si bien que ça son plan. Il l’attrapa par le bras et l’emmena à l’intérieur avant de verrouiller la porte. Elle ne bougea pas lorsqu’il pointa son arme sur elle, à quelques centimètres de son visage.

- T'es qui ? Lycan ou saleté de vampire ?

Ca devenait très risquée. L’idée la plus prudente était sans doute de se battre contre lui et s’échapper. Mais Laana n’avait jamais été prudente. C’était une excellente manipulatrice. Et si elle souhaitait savoir ce qui se passait dans la tête de ce mec, elle devait encore tenir bon. Une histoire toute montée lui vint à l’esprit et elle décida de s’en imprégné histoire d’être convaincante. Elle baissa la tête et les larmes montèrent à nouveau à ses yeux et elle passa mécaniquement sa main sur son bras, frottant sa cicatrice.

« Je … j’ai connu les deux. »

Elle déglutit et releva la tête pour le fixer dans les yeux. Ses yeux gris brillaient et elle tremblait légèrement. Faire apparaître le plus possible de sentiments était assez difficile mais portait ses fruits. Elle réussit même à trembler légèrement. D’un geste lent, elle croisa ses bras avant de baisser de nouveau la tête.

« Mon fiancé, ma jeune sœur et moi étions en Italie il y a quelques années de cela. En revenant le soir d’un spectacle donné en plein air, nous nous sommes égarées dans les ruelles. Des proies parfaites pour des vampires et vite, nous fûmes mis à terre. Un vampire s’attaqua à ma petite sœur et je n’ai rien pu faire. Il l’a tuée avant de boire son sang. Ses yeux … je me souviendrais toujours de ses yeux et de l’horreur qu’ils contenaient. »

Elle arrêta à ce moment, sanglotant. La dernière phrase avait déjà été entrecoupée de plusieurs soubresauts dus aux pleurs. Elle arrêta au bout d’une demi-minute et continua son histoire inventée de toute pièce.

« Des lycans sont ensuite arrivés. J’ai cru qu’ils étaient là pour nous sauver, qu’ils allaient nous protéger moi et Adriam même s’ils n’avaient pu le faire pour Elise. La bataille entre lycans et vampires a éclatée. Nous avons tous les deux étés blessés dans la bataille mais Adriam est mort. Ils étaient tellement occupés à s’entre-tuer que j’ai pu partir discrètement. Ils m’ont sans doute oublié parce que je n’ai pas été traquée. »


Elise et Adriam. Il fallait absolument qu’elle retienne ces deux prénoms au cas où il lui reposerait la question. Elle décida de relever la tête pour enfoncer le clou avec la cerise sur le gâteau, le petit détail qui rendait tout crédible.

« Tue-moi. C’est sans doute ton devoir ou ta mission que tu sois lycan ou vampire. J’aurais dû mourir en Italie. La mort me rattrape maintenant et corrige ses erreurs. On ne peut échapper au destin ».

Voilà. Sur ces mots, elle fixa son regard bleu. C’était extrêmement risqué ce qu’elle faisait. En agissant de cette façon, elle mettait de côté qu’elle s’adressait à une bête sauvage et pariait sur la partie humaine de Devon. Mais elle avait confiance en elle. Peut-être trop.

Je la dévisageai et commençai à la voir trembler et baisser la tête devant moi. je ne baissai pas mon arme pour autant et attendis qu'elle réponde à ma question.

-Je... j'ai connu les deux.

Qu'est-ce que c'était cette connerie encore. Je soufflai exaspéré et la laissai parler. Elle avait relever la tête et me regardait dans les yeux. J'ai vu une étude que les menteurs regardaient plus dans les yeux de leur interlocuteur pour voir s'il croit leur mensonge alors qu'une personne qui dit la vérité ne se sentira pas obliger de regarder la personne en face de lui vu qu'il ne ment pas, il n'a pas besoin de savoir si l'autre est convaincu.

-Mon fiancé, ma jeune sœur et moi étions en Italie il y a quelques années de cela. En revenant le soir d’un spectacle donné en plein air, nous nous sommes égarées dans les ruelles. Des proies parfaites pour des vampires et vite, nous fûmes mis à terre. Un vampire s’attaqua à ma petite sœur et je n’ai rien pu faire. Il l’a tuée avant de boire son sang. Ses yeux … je me souviendrais toujours de ses yeux et de l’horreur qu’ils contenaient. Des lycans sont ensuite arrivés. J’ai cru qu’ils étaient là pour nous sauver, qu’ils allaient nous protéger moi et Adriam même s’ils n’avaient pu le faire pour Elise. La bataille entre lycans et vampires a éclatée. Nous avons tous les deux étés blessés dans la bataille mais Adriam est mort. Ils étaient tellement occupés à s’entre-tuer que j’ai pu partir discrètement. Ils m’ont sans doute oublié parce que je n’ai pas été traquée.

En même temps qu'elle racontait son histoire, elle pleurait doucement.
Des vampires étaient capables de lacher leur proie ? J'avais du mal à y croire. Mais en même temps, je doutais que ce soit un mensonge. Je ne voulais pas commettre de bavure inutilement.
J'étais en proie à une forte hésitation, son récit tenait la route malgré tout. Mais si je me faisais berner, je pouvais me faire tuer ou blesser et je ne le supporterai pas.
Je baissai mon arme et restai sur mes gardes, je la fixai dans les yeux. Je voulais qu'elle casse son masque et que je découvre qu'elle mente. Comme ça, pas besoin de recueillir une humaine en pleurs et la garder pendant la nuit surtout que le lendemain, je ne serais pas disponible.
Rien pas une trace d'amusement ou de malice.
Au pire, tant pis. C'était une humaine et elle était au courant de mon identité, je ne pouvais pas la laisser partir comme ça. Et si elle m'avait menti et qu'elle soit réellement un vampire alors, ça fera une chose stupide en moins.
Je souris de toutes mes dents et récitai :

-Celui qui commet le péché est enfant du diable, car le diable pèche depuis le commencement. Voici pourquoi je suis paru: c'est pour détruire les oeuvres du diable.

Je dressai mon arme devant moi, le doigt sur la détente...
Et quelqu'un toqua à la porte. Je pus entendre à travers la porte une grosse voix hurler.

-C'est fini ce boucan oui?! Les murs sont très fins et on voudrait dormir ! Bande de mal-élevés.

Je grimaçai. Tout mon effet était brisé et j'avais perdu ma concentration pendant quelques secondes infimes.

Il baissa d’abord son arme. Laana se dit que c’était bon. Lorsqu’elle croisa son regard, elle sut que c’était grillé.

-Celui qui commet le péché est enfant du diable, car le diable pèche depuis le commencement. Voici pourquoi je suis paru: c'est pour détruire les oeuvres du diable.

Génial, elle était tombée sur un catholique fanatique. Il releva son arme vers elle et là elle se dit qu’elle avait été totalement stupide. Comment croire qu’un lycan ait encore un côté humain. Il n’était que la confirmation que les lycans n’étaient que des animaux sauvages. Il posa son doigt sur la gâchette, prêt à tirer. En fait, elle méritait de mourir. Elle aurait dû l’éliminer dès qu’elle en avait eu l’occasion. Sans doute l’alcool qui lui avait faire ça. Soudain, on frappa contre la porte

-C'est fini ce boucan oui?! Les murs sont très fins et on voudrait dormir ! Bande de mal-élevés.

L’occasion de sauver sa vie. Même si elle s’en voulait d’avoir été si stupide, être tuée par un lycan était encore pire. D’un geste vif, elle profita des quelques secondes de déconcentration de Devon pour frapper. D’un coup de pied vif elle frappa dans son arme et l’envoya voler de l’autre côté de la pièce. Une idée lui vint en tête. Elle connaissait plusieurs techniques pour neutraliser un lycan. Mais là, elle pouvait parier sur son côté humain comme elle l’avait fait avant. Et la technique la plus efficace c’était un coup de genoux bien placé. Elle ne put retenir un sourire lorsqu’elle atteignit correctement sa cible. Elle l’envoya ensuite à terre et fit ce que n’importe quelle humaine aurait fait. Plusieurs coups de pieds de suite. Ce n’était pas comme si elle voulait lui éclater des organes même si le bout de ses bottes était en métal. Les lycans cicatrisaient bien trop vite. Elle se recula et récupéra le pistolet de Devon qu’elle pointa vers lui.


« On fait moins le malin là hein ? T’es qu’une bête sans cœur. Donne-moi une seule raison de ne pas tirer. »


Elle sauvait sa vie et ne dévoilait pas son côté vampire. Donc c’était tranquille. Du moins, pour l’instant. Elle avait vraiment envie de le tuer. Tout ce qu’il avait fait c’était confirmer que les lycans n’étaient que des bêtes sauvages. Elle avait juste envie de voir comment il allait se défendre. Après tout, abattre un lycan froidement n’avait rien d’amusant.

A cause de ce pauvre humain, je me fis avoir comme un chiot de 3 jours, Laana en profita pour me mettre un coup de pied dans la main, mon arme partit. J'allais pour l'empoigner mais elle fit la pire chose qu'un homme pouvait endurer. J'annonce...
Le coup de pied placé !
Je tombais à genoux sur le parquet et fermai les yeux de douleur. C'est qu'en plus, elle avait de la force dans les jambes !
Au lieu de me laisser souffrir en paix, elle préféra continuer la torture et me roua de coups de pied dans tout le corps. Maintenant, j'en étais sur, elle avait des bottes illégales dans tous les pays. Ce n'était pas possible de porter ça sans que ça soit considérer comme une arme dangereuse.
Quand elle eut enfin fini, elle saisit mon arme et la mit devant moi. Je sentis une de mes cotes se remettre en place.

-On fait moins le malin là hein ? T’es qu’une bête sans cœur. Donne-moi une seule raison de ne pas tirer.

Là, je ne voyais plus trop de solutions à part mourir. Je m'assis en tailleur et la regardai dans les yeux. Je réfléchissais à toute vitesse. Je ne voulais pas la supplier, j'étais bien trop fier pour ça et ça serait indigne de moi. Un appel à sa pitié ? Non, vu mon comportement d'avant, ça ne passerait pas.
N'aimant pas le fait de la regarder de bas, je me relevai tout doucement et j'essayai de faire mon plus gentil sourire.
En même temps, elle pouvait me blesser quand elle voulait, j'allais pas l'insulter.

- Si tu sais ce que tu fais, vas-y, tire. Mais après ne viens pas te plaindre qu'il faudra te cacher et me cacher. Plusieurs personnes nous ont vu ensemble, en premier l'homme et la blonde de la boite. Le vieux qui vient de se plaindre sait qu'on est au moins deux et il a du regarder l'heure avant de venir. Au bar, celui que tu as malmené pourrait te dénoncer. Au vestiaire, le personnel de la discothèque a dû te voir partir avec ma veste. Il y en a peut-être d'autres mais ça prendrait trop de temps. A moins, que tu veuilles tous les tuer eux aussi mais bon après chacun ses délires.

Je gardais mon sourire et la fixai dans les yeux d'un air assuré. Je ne pensais pas la persuader avec ce petit discours mais au moins ça me fera gagner du temps. Elle voudra répondre et pendant ce temps, je pourrais réfléchir à une échappatoire.
Bon si elle s'en foutait, j'allais pas faire long feu. Heureusement que mes balles n'étaient pas en argent, je pourrais en guérir facilement après les avoir ôter moi-même. La partie la moins plaisante. Mais comme dit l'autre : "on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs."

Il s’assit en tailleur et elle redirigea l’arme vers sa tête. Pour un lycan sur le point de mourir, il semblait plutôt calme. Devon se releva doucement et elle le laissa faire, ne baissant pas sa garde d’un millième pour autant. Il esquissa un sourire gentil. Il comptait quand même pas l’avoir avec un gentil sourire :

- Si tu sais ce que tu fais, vas-y, tire. Mais après ne viens pas te plaindre qu'il faudra te cacher et me cacher. Plusieurs personnes nous ont vu ensemble, en premier l'homme et la blonde de la boite. Le vieux qui vient de se plaindre sait qu'on est au moins deux et il a du regarder l'heure avant de venir. Au bar, celui que tu as malmené pourrait te dénoncer. Au vestiaire, le personnel de la discothèque a dû te voir partir avec ma veste. Il y en a peut-être d'autres mais ça prendrait trop de temps. A moins, que tu veuilles tous les tuer eux aussi mais bon après chacun ses délires.

Rien à foutre, elle était à l’aéroport en moins d’une heure et les vampires étaient partout. Laana était donc intouchable. D’un autre côté, elle aurait peut-être des ennuis avec les lycans. Si ça se trouve il n’était pas seul et le moindre coup de feu ferait apparaître une vingtaine de lycans. Elle garda l’arme pointée sur lui et recula de deux pas histoire qu’il ne puisse pas l’atteindre par une attaque rapprochée.

« Et qu’est-ce que tu proposes dans ce cas ? Si je lâche cette arme tu vas me tuer. Et je ne veux pas être tuée par le même genre de bête sauvage. »

Là elle continuait sur l’histoire précédente. Autant continuer dans cette direction. Tant qu’il la croirait humaine, aucune armée de lycan ne débarquerait dans la pièce. Elle n’avait pas d’autres armes sur elle que le pistolet qu’elle avait en main. Et sérieusement, mourir, tuée par un lycan parce qu’elle avait voulu tester ne la tentait pas vraiment. En fait, mourir tout court ne la tentait pas vraiment. D’un autre côté, essayer de tuer un lycan avec un pistolet ce n’était pas très intelligent. Mais elle n’était pas censé le savoir. Au pire, lui vider un chargeur dans la tête devrait le ralentir suffisamment pour lui permettre de s’échapper.

Histoire de prouver qu’elle ne rigolait pas, elle ôta la sécurité du pistolet ce qui produit un clic. Généralement, le dernier bruit qu’entendait la personne en face de celui ou plutôt celle qui tenait l’arme.