Joyeux Anniversaire [Keira&Ashray]

Keira ne savait pas combien de temps elle avait dormit. En tout cas, le lendemain, ça allait beaucoup mieux. La gueule de bois faisait toujours un peu son effet, mais nettement moins que la veille. Dormir lui avait fait le plus grand bien. D’autant plus qu’elle s’était assoupie dans les bras d’Ashray. Hein ? On rembobine. D’Ashray ? Il était là ? Ah bah apparemment, car c’était lui qui l’avait réveillé. Et pas n’importe comment : avec des douces caresses. Un merveilleux réveil en somme. Elle plissa longuement les yeux afin d’éclaircir son champ de vision. La première chose qu’elle remarqua, c’était ses yeux, bleus océan, et son sourire craquant. Il avait un sourire à tomber. Qu’est-ce qu’elle l’adorait. Les souvenirs de la veille étaient un peu flous. Surtout que c’était le réveil, c’était pire. Mais, autant elle ne s’était pas réveillée. C’était un rêve autant. Un doux rêve. Oui, pourquoi se retrouverait-elle en présence d’Ashray autrement ? Il lui en voulait par rapport à son comportement de la veille, c’était sûr. Alors pourquoi serait-il resté ? Parce qu’il t’aime, lui souffla une voix intérieure. Youpi maintenant sa conscience s’en mêlait, génial, il manquait plus que ça.
La jeune femme recala sa tête sur l’épaule de son compagnon, et resta ainsi collée à lui.

Finalement, après quelques secondes dans cette position, elle lâcha un :

-Si c’est un rêve, fait que je me réveil jamais.

Elle ferma longuement les yeux, profitant du bien-être qui l’envahissait en étant là, blottie contre lui. Néanmoins, la situation devenait de plus en plus réelle. Et les souvenirs affluaient en masse, tandis que sa mémoire redevenait claire. Elle se souvenait d’elle, complétement à la ramasse. Elle avait échangé des paroles avec le jeune Snyder –elle ne se souvenait pas de ce que c’était- et il était resté. Lui avait-elle demandé ? Apparemment. Il n’aurait jamais pris l’initiative de s’imposer de son propre chef, le connaissant. Elle en était touchée –il ne la détestait pas trop alors. Tant mieux. Elle ne voulait pas affronter sa colère, pas encore. Elle respira son odeur au creux de son cou, et soupira d’aise. Il sentait bon. Hormis son odeur de lycan, qui, malgré tout, dégageait en fait une certaine virilité qui la rendait plus attrayante. Sentir cela de bon matin, c’était génial. Et se réveiller entre ses bras, c’était carrément paradisiaque. Elle, à l’ouest ? Nan, elle était lucide. Quoi que. Prise d’une impulsion, elle embrassa son torse, et leva les yeux vers lui :

-Merci d’être resté. J’avais oublié comme c’était bien de me réveiller en ta présence.

La vampire caressa sa joue, et plongea ses yeux gris tempête dans ses iris océan. Elle l’embrassa tendrement et lui demanda contre ses lèvres : « Tu ne m’en veux pas trop ? ».

Keira se blottit contre lui et posa sa tête sur son épaule avant de lui dire :

-Si c’est un rêve, fait que je me réveille jamais.

Bon. Il était totalement conscient que ce n’était pas un rêve mais si ça avait été le sien, ça ne se serait pas passé comme ça. Mais bon, c’était sans doute une de ces jolies phrases toute trouvée dans le livre « Les Phrases Romantiques Neuneu Et Inutiles ». La vampire embrassa le torse du lycan avant de lui dire :

-Merci d’être resté. J’avais oublié comme c’était bien de me réveiller en ta présence.

Ouais bah elle avait dû oublier aussi que ce qui aurait dû y avoir avant c’était encore mieux. Elle l’embrassa et il la laissa faire sans lui rendre. Il en avait un peu marre de devoir faire ce qu’elle voulait quand elle le voulait sans qu’il puisse en profiter. Il en avait vraiment marre de devoir jouer les princes charmants et de n’avoir rien en retour. Elle lui demanda contre ses lèvres s’il lui en voulait. Non pas vraiment. Il en avait juste marre. C’est pourquoi il se décolla d’elle et se leva. Devant son regard surpris, il expliqua :

« Nan, je ne t’en veux pas. J’en ai juste marre. Tu me traites comme ton jouet. J’ai pas le droit, de toucher ou de t’embrasser parce que t’as besoin de temps mais toi dès que t’en a envie, tu m’embrasses, tu me chauffes, tu veux que je dorme avec toi et c’est tout le temps comme ça. J’en ai marre de jouer les princes charmants. Ca ne paye absolument pas. »

Il avait dit ça d’un ton neutre. Ni agressif ou menaçant. Le jeune homme fit le tour du lit et récupéra la petite boîte contenant l’autre cadeau. Ça sera pour plus tard. Sans autre forme de procès il se dirigea vers la sortie. Lorsqu’il posa les yeux sur la serrure, il soupira. Tout ça parce qu’elle était soule.

« Tu m’enverra la facture du serrurier », lui lança-t-il.

Une fois de retour chez lui, il se laissa tomber sur le canapé et ne fit rien. Il n’avait rien à faire et il n’avait pas l’envie d’en changer. Au bout de quelques minutes, il décida de se lever. Il rangea le cadeau de Keira dans un petit coffre qu’il avait installé dans le tiroir du bureau. Ce coffre contenait des affaires importantes et vu que cet immeuble ne possédait pas vraiment de système de sécurité, il avait dû faire les choses lui-même. Mais bon, ce qui était réellement important était en sécurité dans un coffre à la banque. Ashray sourit lorsqu’il entendit Keira frapper à la porte. Aucune chance qu’il ne lui ouvre. Elle cria même. Zéro réaction. Il décida même d’aller prendre une douche histoire de ne plus l’entendre. Ca le perturbait ce petit appartement qui ne faisait même pas la taille de la salle de bain de chez lui en France. La nostalgie de sa villa le prit. Ashray était né dans le luxe et comptait bien y rester. Sauf que là. Bah c’était vraiment très moyen au niveau confort. Il avait eu beau acheter tout ce qu’il fallait, c’était toujours pas ce dont il avait l’habitude. Des fois l’idée de racheter l’immeuble le prenait mais bon.

Ashray se leva subitement sans lui répondre. Keira lui jeta un regard à la fois blessé et surpris.

-Nan, je ne t’en veux pas, lui répondit-il. J’en ai juste marre. Tu me traites comme ton jouet. Jen’ai pas le droit, de toucher ou de t’embrasser parce que t’as besoin de temps mais toi dès que t’en a envie, tu m’embrasses, tu me chauffes, tu veux que je dorme avec toi et c’est tout le temps comme ça. J’en ai marre de jouer les princes charmants. Ça ne paye absolument pas.

Et sans plus de cérémonie il sortit de la chambre, laissant une Keira plus qu’abasourdie. Sa réaction était mitigée. Elle avait envie de lui coller une baffe et de le rassurer. Bizarre, hein ? Elle se doutait bien qu’il venait de lui vider son sac, et lui avait craché tout ce qui le dérangeait à la figure. Elle comprenait, même si ça ne faisait pas vraiment du bien. Depuis le salon, elle entendit encore sa voix :

-Tu m’enverras la facture du serrurier.

C’est la phrase qui la fit réagir. Sans vergogne, furieuse, elle enleva les couvertures qui la recouvraient et sortit de la chambre. En se rendant compte de sa tenue, elle soupira et revint dans la pièce. La brune se dépêcha d’enfiler une jupe en jean, et des ballerines vite fait. Elle traça son chemin à travers son appartement et sortit en trombe. Elle alla jusqu’à la porte de l’appartement du jeune Snyder et toqua. Voyant qu’il n’y avait aucune réponse, elle recommença. En vain. Elle piqua un fard en se rendant compte qu’il l’ignorait. Elle se mit à taper du pied et à s’énerver contre la porte. Un voisin dû même lui ordonner d’arrêter de crier sinon il allait appeler la police.

Encore plus énervée qu’autre chose, elle décida d’entreprendre les grands moyens. La jeune femme retourna dans son appartement, et chercha ce qui l’aiderait à entrer dans l’appartement fermé à clef. Heureusement, au bout de quelques minutes, elle finit par trouver. Elle se saisit du matériel et retourna face à l’objet problématique. La vampire se mit à crocheter la serrure. Eh oui, elle avait plus d’un tour dans son sac. Ce n’était pas malin de la part du blond de la sous-estimé. Au bout de deux trois minutes, elle vint à bout de la serrure. Sans préambule, elle pénétra dans l’appart’. Il n’était pas là. C’était quoi ce bordel ? Elle se rendit compte alors du son familier provenant de la salle de bain. Il était en train de se doucher. Bon tant pis, il lui crierait dessus après. Aux grands mots les grands moyens. Kei déboula dans la pièce, les mains sur les hanches, et l’appela. Une fine vapeur d’eau se rependait dans le lieu, tandis que l’eau continuait de couler à flot. Voyant son manque de réaction, elle tapa du pied avec impatience.

-Ashray arrêtes de m’ignorer ça sert à rien.

Bon. Et en plus il continuait. D’accord, il l’avait cherché. Keira enleva ses chaussures, tira le rideau et se faufila dans la douche. Elle se foutait qu’il soit énervé. Elle se foutait de l’eau qui la mouillait entièrement, empreignant ses vêtements et ses cheveux. Elle ne prit pas le risque de le toucher. Oh non. Sinon elle l’aurait frappé. La jeune femme se contenta de rester là, dans cette position, à le regarder dans les yeux, les bras ballants.

-Je t’interdis de me comparer à une profiteuse, persiffla-t-elle. Je ne t’ai jamais pris pour un jouet. Je ne t’ai jamais empêché de me toucher. Les rares fois où tu m’embrassais, est-ce que j’ai refusé tes baisers ? Quand tu me touchais, je ne t’ai pas rejeté. Au cimetière, à macdo, dans la voiture, au cinéma, même à ton arrivé ! De plus, je t’ai chauffé parce que tu me faisais le coup de « Je suis gay ». Désolée d’avoir voulu te prouver le contraire. Désolée de vouloir être avec toi. Désolée de t’avoir demandé l’immense sacrifice de dormir avec moi. C’est vrai que c’était vraiment trop te demander. Tu aurais très bien pu me repousser et m’envoyer paître, vu que j’étais soule. Mais non, tu as accepté. Alors arrête de rejeter toute la faute sur mes épaules !

Dans son monologue, elle avait un peu haussé le ton. Mais ça faisait du bien. Et elle ajouta :

-Je ne t'ai jamais demandé de te comporter comme un "Prince charmant", tu l'as fait de ta propre initiative ! Moi, la seule chose que je veux, c'est d'être avec le Ashray que je connais ! Toi tout simplement, rien de plus !

Avec toute cette agitation, elle avait carrément oublié qu’elle se trouvait habillée seulement d’un bustier et d’une mini-jupe, totalement trempée. Et qu’elle était face à un Ashray totalement nu. En se rendant compte, elle usa de toute sa concentration pour ne pas l’admirer d’un peu trop près.
C’est ainsi que Keira resta là, trempée, sous le jet douche, en compagnie d’un Ashray nu, attentive à sa réaction.

Alors qu’Ashray profitait de l’eau chaude, il entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir. Et Keira avait forcé la serrure. Elle était vraiment chiante quand elle s’y mettait.

-Ashray arrêtes de m’ignorer ça sert à rien.

Bah si, à pas lui parler. En fait, Ashray n’imaginait pas qu’elle irait jusqu’à entrer dans sa douche pour lui hurler dessus :

-Je t’interdis de me comparer à une profiteuse. Je ne t’ai jamais pris pour un jouet. Je ne t’ai jamais empêché de me toucher. Les rares fois où tu m’embrassais, est-ce que j’ai refusé tes baisers ? Quand tu me touchais, je ne t’ai pas rejeté. Au cimetière, à macdo, dans la voiture, au cinéma, même à ton arrivé ! De plus, je t’ai chauffé parce que tu me faisais le coup de « Je suis gay ». Désolée d’avoir voulu te prouver le contraire. Désolée de vouloir être avec toi. Désolée de t’avoir demandé l’immense sacrifice de dormir avec moi. C’est vrai que c’était vraiment trop te demander. Tu aurais très bien pu me repousser et m’envoyer paître, vu que j’étais soule. Mais non, tu as accepté. Alors arrête de rejeter toute la faute sur mes épaules !

En temps normal, Ashray aurait sans doute essayé de profiter de la situation mais là, son discours n’avait à ses yeux, tellement pas de sens qu’il se bloquait dessus, ne pensant même pas à son corps mouillé.

-Je ne t'ai jamais demandé de te comporter comme un "Prince charmant", tu l'as fait de ta propre initiative ! Moi, la seule chose que je veux, c'est d'être avec le Ashray que je connais ! Toi tout simplement, rien de plus !

Le Ashray qu’elle connaissait ? Parce qu’elle le connaissait ? Ah oui, il avait oublié que baiser une semaine avec quelqu’un permettait de tout savoir de la personne. Il était con.

« Oh, excuses-moi. Je suis con. Moi qui pensais que comme on était plus ensemble, bah j’avais pas le droit de t’embrasser ou de te toucher. Franchement je suis con. » Il se frappa même la tête pour rajouter du ridicule à la situation. « Nan mais désolé, je suis vieux jeu. Moi quand une fille me dit qu’elle a besoin de temps pour qu’on se remette ensemble, je n’interprète pas ça comme un « fais-ce que tu veux de moi ». Pardon. Je suis con. »

Keira ne savait pas du tout ce qu’elle voulait et ça commençait à faire emmerder Ashray. Ils étaient ensemble ou pas ? Merde à la fin.

« Quand tu sauras ce que tu veux, tu me le diras. En attendant tu sors de chez moi. »

Sur ce, il la souleva du sol, sortit de la douche et la porta jusque dehors. Dans le couloir, la voisine qui sortait de chez elle regarda Ashray avec de grands yeux. On aurait pu dire qu’elle le déshabillait du regard mais vu qu’il était nu, bah c’était un peu difficile. Le jeune homme l’ignora avant de poser Keira sur le sol et de refermer la porte. C’était un peu inutile. Elle était rentrée une fois, elle pourrait très bien recommencer. Il retourna dans la salle de bain, sous l’eau chaude, s’adossant au mur, fatigué de toute cette histoire.

-Oh, excuses-moi. Je suis con. Moi qui pensais que comme on était plus ensemble, bah je n’avais pas le droit de t’embrasser ou de te toucher. Franchement je suis con.

Pour ponctuer ses paroles, il se frappa le crâne, mimant le ridicule que la situation lui inspirait.

-Nan mais désolé, je suis vieux jeu. Moi quand une fille me dit qu’elle a besoin de temps pour qu’on se remette ensemble, je n’interprète pas ça comme un « fais-ce que tu veux de moi ». Pardon. Je suis con.

Keira en resta abasourdie.

-Quand tu sauras ce que tu veux, tu me le diras. En attendant tu sors de chez moi.

Elle écarquilla les yeux, interloquée, mais elle ne put rien faire d’autre car Ashray la souleva du sol et l’obligea à sortir de la douche. Elle se débattit mais en vain. Elle était indignée. Sur ce, il la posa subitement au sol et referma la porte derrière lui. La voisine l’avait détaillé faire avec admiration, sans rien faire. Keira, elle, en resta muette de stupéfaction. Il l’avait dehors, genre « Tu dégages ». Ok, il manquait plus que le coup de pied au cul et elle aurait vraiment l’impression d’être traitée comme une traînée. Elle se releva, encore engourdie. La voix de la voisine lui arriva aux oreilles :

-Eh bien, ça c’est ce qu’on appelle vous foutre dehors dans les règles de l’art ! Vous n’avez pas dû le satisfaire.

Déjà que c’était risqué de lancer une réflexion à Keira lorsqu’elle était énervée. C’était pire lorsqu’on s’adressait à une vampire. Cette dernière se tourna d’un coup vers elle, s’approcha et lui colla une baffe mémorable. Elle fut ravie de voir qu’un cri indigné sorte de la bouche de la blonde. Oui parce que c’était une blonde. Kei ne savait pas pourquoi, mais elle avait un certain mépris pour les blondes maintenant. Elle lâcha un « Ça t’apprendra à me parler comme ça, blondasse » et s’en alla d’un pas digne. Une chose était sûre, elle avait envie de boire un verre. Et pas dans son appartement. L’air frais lui fera le plus grand bien.


Keira se gara dans le parking d’un bar plus ou moins fréquentable, qui n’était pas très loin de l’immeuble où elle logeait. Cela lui permettrait de rappliquer vite fait à cause du soleil. Mais il lui fallait juste le temps de boire un coup, un seul, et se serait parfait. Bon, ce n’était pas trop le top vu qu’elle était vêtue d’une jupe en jean, d’un bustier, et d’une paire de bottes, en plein hiver, dehors, le matin. Mais bon, c’était une vampire, elle ne craignait pas tant le froid que ça, et en plus, elle n’était pas du genre frileuse. D’autant plus qu’elle avait encore d’autres soucis en tête. Elle ouvrit la porte du bar sans vergogne et entra dans la pièce. Il y avait pas mal de clients ici, surtout des hommes. L’ambiante était morose, il n’y avait pas beaucoup de bruit. Tant mieux.

La vampire se faufila jusqu’au bar, et commanda à boire. Alors qu’elle venait à peine de poser les mains sur le meuble, quelqu’un s’approcha. Elle leva le nez de sa boisson alcoolisée, et elle remarqua son sourire aguicheur. Oh non encore un con de dragueur.

-Ça vous arrive souvent de venir seule traîner dans les bars ? Lui demanda-t-il.

-Oui, car j’aime bien être seule voyez-vous.

Il ricana. Et Keira se renfrogna. Elle devait vraiment acheter une pancarte « Anti-mecs ». Elle reprit une gorgée de sa boisson.

-Il ne faut pas être si désagréable que ça voyons …

Sur ces mots, il lui mit la main aux fesses.
La réaction de Keira ne tarda pas. Elle lui lança sa boisson à la gueule. Bien, sa lui permettrait de se remettre les idées en place. Sans prêter d’attention au mec qui avait l’air d’un poisson hors de l’eau, elle commanda une autre boisson fraîche. Lorsque le barman lui en apporta une, la brune s’en alla d’un pas énervé. Elle prit place autour d’une table, seule. Enfin tranquille. Elle entama sa boisson, même si elle était persuadée qu’elle allait bientôt finir par demander une bouteille.

Ashray finit de prendre sa douche et s’habilla d’un tee-shirt noir et d’un jeans de la même couleur. Il hésitait à entamer sa bouteille de Whisky. Il s’était dit qu’il allait arrêter mais ce ne fut pas si facile. Le problème était que Keira risquait sans doute de débarquer chez lui. La solution était d’aller se souler ailleurs. C’était très facile comme solution mais bon, il n’avait pas envie de faire autre chose. En sortant, il croisa Wendy, la blonde qui avait eu la chance de le voir toute à l’heure sans rien. Il ne lui adressa pas un mot et l’ignora quand elle essaya de lui parler.
Il se rendit à pieds dans un bar de quartier qu’il connaissait bien. En fait, il y avait tellement consommé que le patron avait vu son chiffre d’affaire augmenter de belle façon. Sans doute puisqu’il faisait en sorte qu’Ashray puisse boire autant qu’il voulait sans que personne ne vienne l’ennuyer. Du coup les pourboires s’étaient faits généreux. D’un autre côté, Ashray n’avait pas de réelle notion de la valeur de l’argent.
Lorsqu’il entra, il salua le patron derrière le bar. L’endroit n’était pas trop mal. C’était principalement occupé par des gens comme lui qui voulaient oublier leurs malheurs. En fait, son regard se posa sur Keira assise à l’écart toute seule à une table. C’était la deuxième fois qu’il la trouvait dans ce genre de situation. Il avait vraiment une sale influence sur elle. Il soupira bruyamment. Mais pourquoi est-ce qu’elle faisait tout ça ? Bon que faire. Visiblement, elle venait juste d’entamer son premier verre. La sortir d’ici de force ne serait pas une bonne idée. Il s’assit en face d’elle prit son verre et le descendit. Il ne dit rien, se contentant de la fixer. Mais pourquoi s’infligeait-elle ça à elle-même ? Que lui le fasse il n’y avait pas de problèmes, il était habitué. Mais elle, ce n’était pas son genre. Dans tous les cas, si elle comptait l’avoir de cette façon par les sentiments, c’était raté. Il ne demanderait pas pardon pour ce qui s’était passé. C’était totalement hors de question.
Pas un mot, pas un son ne s’échappa de ses lèvres. Si elle voulait parler, qu’elle parle. Il l’écoutera. Sauf si elle se lançait dans un long monologue sur ses sentiments. Ca ne changera jamais. Il ne pouvait juste pas suivre. C’était presque physique comme « problème ». Si elle ne voulait rien dire, qu’elle ne dise rien. Mais lui ne bougera pas de cette table sans elle. Hors de question qu’il la laisse là à se souler toute seule dans un bar emplis d’hommes. Plutôt mourir. Il passa sa main gauche sur son avant-bras. Il y avait des moments comme ça lorsqu’il n’était pas bien dans sa tête où ses cicatrices le faisaient souffrir. Ca faisait dix ans mais ces marques resteront présentes à vie. Il le savait mais ne regrettait pas. Lorsqu’on lui demandait, il disait qu’il était passé à travers une fenêtre et les gens le croyaient sans chercher plus loin. Keira ne lui avait jamais demandé. Donc, il ne lui avait jamais menti.

Keira se trouva un nouveau passetemps dans ce bar : admirer son verre. Oui, activité fort intéressante, vous ne trouvez pas ? En fait, elle méditait sur les derniers événements. Elle s’en voulait, elle lui en voulait, elle en voulait à tout le monde. Quelle situation. Le pire, c’était qu’elle reconnaissait qu’il avait raison. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Ils ne se comportaient pas comme des personnes normalement séparées. En plus de cela, elle ne se comportait pas comme une ex blessée digne de ce nom. Non plutôt le rôle de la fille encore amoureuse mais qui était trop têtue pour l’admettre. Elle le reconnaissait, mais était butée. Pourquoi n’arrivait-elle pas à avouer à Ashray qu’elle lui avait pardonné ? Que la seule chose qu’elle désirait, c’était être avec lui ? Peut-être parce que même « séparés» ils arrivaient encore à s’embrouiller. Et il y avait encore des doutes sur la maîtrise de la lycanthropie du blond. Et puis, il y avait encore plus de danger maintenant. Si jamais ses supérieurs l’apprenaient, leur arrêt de mort était signé. C’était inévitable. Il y avait ça à prendre en compte aussi. Y’avait beaucoup trop de choses à prendre en compte …
Keira écarquilla les yeux en voyant que celui qui hantait ses pensées devant elle, assis à sa table. Et elle le regarda avec encore plus d’étonnement lorsqu’il vida son verre. Elle le fusilla du regard.

-Ne te gêne surtout pas …

Pff. Sayer, elle était énervée. Contre lui, contre elle, contre le monde ? Comment savoir … Elle claqua des doigts et demanda une bouteille de vodka. Ce n’était pas en agissant ainsi qu’il allait l’arrêter de boire. Elle croisa les bras sur sa poitrine, encore énervée de ce qui s’était passé. Lorsque le barman lui apporta la fameuse bouteille, il la regarda avec méfiance. Comme s’il la pensait incapable de descendre ça. C’était bien la sous-estimé. Toute sa famille buvait de la vodka, Keira en était habituée à force. Même son père, en avait bu au décès de sa mère. Dans les nombreuses réceptions auxquels elle dû s’y rendre, elle avait appris à en boire. C’était le minimum, avec une partie de sa famille russe. Elle se saisit d’un verre, et le but cul sec, non sans une grimace ensuite. Oui bon elle avait l’habitude, mais le goût ne passait pas encore.

-Bon, alors, ça ne t’as pas suffi de me virer de chez toi, tu veux en plus que je me casse de ce bar ? Lui lança-t-elle, en se servant un autre verre.

Oui, bon, elle était de mauvaise humeur, ça se voyait tant que ça ?

-Ne te gêne surtout pas …

Ashray n’était jamais gêné de faire quelque chose. Et pour empêcher Keira de boire, tout était bon. Elle demanda une bouteille de vodka. Il la regarda boire et surtout grimacer après avoir descendu un verre. Pour boire un verre de vodka avec la classe, il fallait apprécier et surtout savoir apprécier le goût de l’alcool.

-Bon, alors, ça ne t’as pas suffi de me virer de chez toi, tu veux en plus que je me casse de ce bar ?

Elle avait l’air de mauvaise humeur. Mais bon. Il fallait faire avec. Le jeune lycan prit un verre de vodka et le but à son tour. Ce n’était pas de la qualité exceptionnelle mais à force d’avoir bu ici, il s’était habitué au moyen. Une fois que son verre fut descendu, il prit la bouteille et la posa aux pieds de sa chaise histoire qu’elle ne l’atteigne plus.

« Tu peux rester ici autant de temps que tu veux. Je refuse juste que tu fasses comme moi et boive toute la journée. En plus, tu n’es pas fâchée parce que je t’ai sortie de chez moi mais bien parce je t’ai remise à ta place. »

Ça, c’était fait. Encore une fois, il n’avait pas parlé d’un ton agressif. Il décidait juste de rester aussi calme que possible. Par contre, ce n’était pas du tout le cas de la jolie vampire. Mais bon, c’était compréhensible comme réaction. A sa place, il n’aurait pas apprécié non plus mais elle l’avait mérité.

« Keira, dis-moi juste ce que tu veux et je le ferais. Si je ne t’ai caressé et embrassé que quelque fois depuis que je suis revenu, c’est parce que tu m’as dit que tu voulais du temps et que donc on était pas ensemble. Et donc pour moi, je pensais que je ne pouvais plus te toucher de quelque façon que ce soit. T’aurais pu me dire que j’avais le droit de faire ce que je veux. »

Toujours d’un ton calme. Il ne voulait pas s’énerver ou lui donner une raison de plus de s’énerver encore un peu. C’était juste inutile. Il fallait mettre les choses au clair mais sans provoquer une nouvelle guerre. Il en avait marre de se disputer avec elle à cause de cette situation qui n’était pas claire. Il fallait régler les choses au plus vite mais calmement.

Keira se rendit compte avec agacement qu’Ashray avait fait en sorte de mettre la bouteille hors de portée. C’était bien mal la connaître, comme si ça allait l’empêcher…

-Tu peux rester ici autant de temps que tu veux. Je refuse juste que tu fasses comme moi et boive toute la journée. En plus, tu n’es pas fâchée parce que je t’ai sortie de chez moi mais bien parce je t’ai remise à ta place.

Keira n’aimait pas du tout qu’on lui prouve qu’elle avait tort, ou encore, lui rappeler constamment ses échecs. C’était dévalorisant, vraiment. Et c’était pire de mauvaise humeur.

-Keira, dis-moi juste ce que tu veux et je le ferais. Si je ne t’ai caressé et embrassé que quelque fois depuis que je suis revenu, c’est parce que tu m’as dit que tu voulais du temps et que donc on n’était pas ensemble. Et donc pour moi, je pensais que je ne pouvais plus te toucher de quelque façon que ce soit. T’aurais pu me dire que j’avais le droit de faire ce que je veux.

Il parlait d’un ton neutre, et abordait un calme olympien. Mais ses paroles qui lui rappelaient encore ses torts ne lui plaisaient pas. Mais alors pas du tout. Keira esquissa une grimace, se leva, et sans prendre en compte l’expression du blond, prit la bouteille et la posa brusquement sur la table. Quelques clients tournèrent la tête vers eux, interloqués. La brune se rassit et se resservit. Non mais n’importe quoi. Influence, sur elle ? Pff, s’il savait …

-Je te signale que je buvais avant d’arrivée à Londres, lui apprit-elle. Pendant les mois qui ont suivis ton départ en fait. Alors ne me sors pas que tu portes une mauvaise influence sur moi sinon je vais rire encore.

Elle descendit son verre encore une fois. Puis quand elle le reposa, elle le regarda en face.

-Tu n’as pas le droit de faire ce que tu veux, mais arrête de dire que je t’empêche toujours tout. Ce n’est pas vrai. D’ailleurs jusque-là, tu t’es bien servi. De toute façon un ex ne se comporterait pas comme tu le fais.

La vampire balaya la pièce du regard, comme si elle détaillait tout ce qui se trouvait ici.

-En plus j’ai faim, donc dis-moi ce que tu veux me dire. A moins que tu veux regarder ?

Keira faisait toujours ça. Lorsqu’elle était énervée, elle faisait en sorte que les autres le soit aussi. Ce qui lui coûtait de graves problèmes par la suite. La preuve, le cas avec Ashray aujourd’hui. Ce dernier était désormais véritablement énervé.

-Je me suis bien servis ? Mais tu rigole ? La seule fois où on a couché ensemble c’est quand tu m’as sauté dessus comme une nymphomane en manque. Je ne me comporte peut-être pas comme il faut mais toi encore moins.

Ce n’était peut-être pas faux, effectivement. Kei resta là, à ne pas réagir. Il n’avait pas tort …
Le blond lui souleva le menton afin de pouvoir la regarder dans les yeux.

-Ecoutes-moi bien Keira parce que je ne le répèterai pas. J’ai fait tout ce que tu voulais. J’ai supporté tous tes caprices. J’ai tout fait pour toi. Je te ferais remarquer que j’ai mis toute ma vie en pause pour venir ici pour toi. Mais là ça suffit. Il n’y aucun mots pour décrire ton comportement vis-à-vis de moi ou de toi-même. J’en ai ma claque. Je vais te laisser faire ce que tu veux. Tues tous ces gens si tu le souhaites. Bois jusqu’à ce que tu tombes dans les pommes si tu en as envie. Fais-toi même sauter par le premier connard venu si ça te fait plaisir, je n’en n’ai rien à foutre.

Là, elle commençait sérieusement à flipper. Sans qu’elle s’en rende compte, des larmes naquirent dans ses yeux. C’était surtout la fin de sa phrase qui faisait mal. Il n’en n’avait rien à faire qu’elle tue des gens, qu’elle boive, ou même qu’elle saute quelqu’un d’autre. Il disait ça juste pour la faire réagir, il ne le pensait pas. Mais quand même. Ça ne faisait pas du bien d’entendre ça de sa bouche.

-Je vais te laisser et surtout fais ce que tu veux et ne te gênes pas. Mais, ce soir, je serais à l’aéroport pour l’avion de 22h22 vers New-York. Si à 22h20 tu n’es pas au terminal, je m’en vais. Je monte dans l’avion et j’efface ton numéro. D’ailleurs je t’efface même de ma vie. Et après, ça ne sert à rien d’appeler ou d’essayer de me retrouver. Je te jure Keira que plus jamais tu n’entendras parler de moi. Et je ne reviendrais pas. Tu pourras pleurer toutes les larmes de ton corps, je ne reviendrais jamais. Je suis très sérieux Keira. C’est à toi de faire ton choix. Mais fais-le une bonne fois pour toutes.

Dès la fin de ses explications, il lâcha son menton, se leva et partit en claquant brusquement la porte. Keira resta amorphe pendant quelques minutes, prenant lentement conscience de ce qui venait de se produire. Ashray lui lançait un ultimatum. Pour qu’elle se ressaisisse. Sinon, il l’oublierait. La rayerait de sa vie. A jamais. Elle ferma les yeux, et les larmes qu’elle avait retenues coulèrent. Un ricanement lui fit tourner la tête. Celui qui lui avait mis la main aux fesses riait grassement en la regardant. Un sourire sadique s’étira sur les lèvres de la vampire qui se leva. Il paraissait étonné de la voir s’approcher de lui si déterminée, mais retrouva son sourire lorsqu’elle l’empoigna par la cravate et le tira à sa suite dans les toilettes. Il devait sûrement se faire des idées sur ses intentions car il lui demanda si elle en voulait encore. La seule réponse auquel il eut droit fut un sourire lourd de sens et un « Oui j’ai faim ». Il sourit, quel naïf. Et sur ce, elle se pencha vers son cou et, alors qu’il croyait qu’elle allait l’embrasser, elle le mordit. Il cria, mais elle fit en sorte qu’il se taise. Au bout d’un moment, il ne pipa mot. Rassasiée, elle se recula et enleva les gouttes de sang qui perlaient sur ses lèvres rougeâtres. Voilà, ça c’était fait. Là elle était quasiment sûre d’être dessaoulée. Elle quitta les toilettes dignement, et sortit du bar sans un regard en arrière.


Keira passa toute la journée sur son divan, à ne rien faire. A penser plutôt. Il était vingt et une heures vingt. L’heure approchait à grands pas. Alors pourquoi restait-elle assise dans son appartement ? Va savoir. Elle réfléchissait à la situation. Ashray semblait tout à fait sérieux. Il serait capable de le faire. Son cœur lui criait de le rejoindre. Alors pourquoi ne bougeait-elle pas ? Sûrement sa fierté, qui lui rappelait que si elle le rejoindrait, elle n’était qu’une fille comme les autres, et faciliterait les choses au jeune Snyder. Comme si elle était dépendante. Et ça, elle se refusait. Oui plus bornée ce n’était pas possible.
Cependant, elle avait toujours vécu avec sa fierté, et avait fait avec. Elle se comportait toujours comme ça, depuis toujours. Pour une fois, ne pouvait-elle pas faire exception ? Surtout qu’elle l’aimait. Comme jamais elle n’avait aimé personne jusqu’alors. Elle n’était jamais tombée amoureuse, sauf peut-être dans son adolescence, mais ce n’était pas pareil. Depuis sa transformation, la jeune femme avait cru que l’amour lui était désormais interdit. Que toutes les bonnes choses devaient lui être refusées. Qu’elle ne méritait pas de tomber amoureuse, et que personne ne devrait porter son amour pour elle comme un fardeau. Néanmoins, Lily et les autres lui avaient prouvés le contraire. D’ailleurs, en pensant à eux, que diraient-ils s’ils la voyaient ainsi ? Lily la bafferait et la sommerait de le rejoindre. Donovan répliquerait qu’elle faisait ce qu’elle sentait. Et Shane lui dirait de faire ce qu’elle veut du moment qu’elle est heureuse, et qu’il puisse avoir toujours de la nourriture dans le frigo.
Keira se redressa. Elle avait enfin pris sa décision. Elle allait le rejoindre.


L’aéroport de Londres était immense, et grouillant de monde. C’était presque impossible de se retrouver. Ou bien de retrouver quelqu’un. C’était bien sa veine. Keira commençait à stresser. Si elle le ratait … Si elle le ratait … oh non. Elle serpenta entre la foule, tentant vainement de se retrouver dans toute cette masse bruyante. Enfin, elle réussit à percevoir le panneau. Elle soupira de soulagement et suivit le trajet qui était indiqué. Lorsque la circulation fut plus ou moins calme, la brune en profita pour accélérer le rythme. Ou plutôt, elle se mit carrément à courir.
Elle était arrivée à destination. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour le trouver. Non non il n’était pas là. Bon sang ! Elle allait défaillir mais à son grand soulagement, elle l’aperçut. De dos. Il allait partir. Elle cria son nom de nombreuses fois, mais il ne se tourna pas. Il ne l’entendait sûrement pas. Elle se fichait des voyageurs qui tournaient la tête vers elle comme si c’était une tarée. Elle voulut passer, mais un homme en costume lui barra le chemin.

-Je suis désolé mademoiselle mais vous ne pouvez pas y aller si vous n’avez pas votre billet.

-Mais … Vous ne comprenez pas, il y a un homme que je dois absolument voir !

-Je suis désolée mais sans votre billet vous ne pouvez pas …

Le reste de sa phrase se noya dans sa gorge car son interlocutrice le prit par la cravate afin qu’il se penche vers elle. Celle-ci le regarda dans les yeux, et l’emprisonna dans son regard gris hypnotisant.

-Vous allez me laisser passer maintenant et oublier ce malentendu. Pigé ?

Il hocha la tête, l’air ailleurs. Et Keira en profita pour passer. Elle tourna la tête, et pendant un instant, elle crut qu’il s’en était allé. Mais non. Il était là. Et il allait monter.

-Ashray ! Cria-t-elle.

Sur ce, elle courut vers lui sans se soucier de l’avis des autres qui la regardaient bizarrement. Elle ne lui laissa pas le temps de réagir qu’elle lui sautait au cou avec force. La vampire lui murmura lentement à l’oreille « Pardonne-moi ».

L’aéroport de Londres était immense et Ashray le connaissait bien. Il fuma une cigarette à l’extérieur puisqu’il n’avait pas le droit de le faire à l’intérieur. Comme à son habitude, il portait un costard noir et comme le mois de décembre était bien installé, un long manteau noir en flanelle lui évitait d’avoir froid. Il était déjà 21h50 et toujours aucune trace de Keira. L’heure maximale n’avait pas encore été dépassée mais il aurait apprécié qu’elle arrive un peu avant. Si elle venait. Ce qui n’était pas sûr. Mais dans tous les cas les choses seraient réglées. Keira à l’aéroport : ils se remettaient en couple et reprenaient leur idylle là où ils l’avaient laissée à Las Vegas. Pas de Keira à l’aéroport : il partait et tout serait finit pour toujours. Ce n’était pas plus compliqué que ça.
Lorsque sa cigarette fut finie, il la jeta et se leva. Il alla enregistrer ses bagages. Il n’avait pas grand-chose. Un sac noir de voyage avec deux chemises, deux jeans et des sous-vêtements. Le reste, il achèterait sur place. Les gens se mettaient déjà dans la fille pour partir mais il se mit sur le côté et attendit. Un appel pour le vol de New-York résonna. Plus que cinq minutes. Il avait dit qu’il resterait jusqu’à deux minutes avant que l’avion ne décolle. Même s’il doutait que Keira vienne au dernier moment, il resterait histoire de tenir parole. Un nouvel appel résonna. L’avion ne décollera pas avant un quart d’heure pour cause de soucis technique. Comme d’habitude. 22h20. Pas de Keira. Bon bah tant pis. La vie était faite de déceptions plus ou moins douloureuses. Et là, s’en était une grosse. Mais c’était sans doute mieux comme ça non ? Le cœur lourd, Ashray se mit dans la file avec les autres voyageurs.
Tout à coup, il entendit son nom résonner. Et ce n’était pas n’importe qui qui l’appelait. C’était la voix de Keira. Il se retourna et la vit foncer vers lui. Elle lui sauta au cou et il l’accueillit dans une étreinte chaleureuse. Elle était venue. Ce n’était pas finit. Ou plutôt, c’était un nouveau départ. Elle lui demanda doucement à l’oreille de lui pardonner et il resserra son étreinte autour d’elle. D’un geste amoureux il enfouit son visage dans ses cheveux. C’était un soulagement de tous les dieux. Il avait presque envie de gueuler son bonheur à la Terre entière mais tous les gens dans cette partie de l’aéroport les regardaient déjà.

« Oh Keira. J’ai cru que tu ne viendrais pas. Si tu savais à quel point j’ai eu peur. Je t’aime tellement. »

Sous l’émotion, il se mélangeait un peu dans ses mots mais ce n’était pas grave. Il la regarda en face :

« Alors c’est finit ? Plus de disputes ? »

Lorsqu’elle le confirma, il l’embrassa passionnément, la serrant encore plus contre lui. Il reprit contact avec la réalité lorsqu’il entendit des applaudissements. Les gens avaient apparemment appréciés ce spectacle d’un romantisme exacerbé. D’un geste tendre, il passa une main dans ses cheveux et lui dit :

« Viens, on s’en va. »

Il prit sa main et sortit de la file. Les gens s’écartèrent bien volontiers et même avec le sourire, heureux d’avoir pu assister à un évènement qu’on trouvait d’habitude dans les films. Ashray s’en moquait un peu, tout ce qui l’intéressait c’était Keira. Son sac était sans doute déjà à bord mais ce n’était pas grave. Des chemises il en avait autant qu’il voulait. Keira, il n’en n’avait qu’une. Une fois dehors, ils s’écartèrent un peu du flot de voyageurs qui entraient et sortaient. Le jeune lycan lui prit les mains et lui demanda avec un sourire :

« Ça te dit qu’on parte en vacances ? Juste tous les deux. Une semaine, un mois, un an. Où tu veux. C’est toi qui choisit. »

Leur bonheur était partagé. Ashray ne lui en voulait pas car il renforça leur étreinte, en noyant son visage dans ses cheveux. Keira se fichait de tous les regards braqués sur eux. C’était un moment magique. Elle s’en souviendrait longtemps. Elle l’avait retrouvé. Enfin. C’était tellement bon, elle ne voulait pas gâcher cet instant. Son cœur battait à folle allure, tandis qu’elle ressentait des papillons dans tout son ventre. Elle l’aimait. C’était un fait avéré.

-Oh Keira. J’ai cru que tu ne viendrais pas. Si tu savais à quel point j’ai eu peur. Je t’aime tellement.

Ses mots choisis dans l’ambiante des retrouvailles ne pouvaient que lui faire plaisir. Un bien-être immense l’envahit. Il regarda directement. Elle se noya dans l’océan de ses yeux.

-Alors c’est finit ? Plus de disputes ?

Pour toute réponse, elle sourit et acquiesça. Son sourire ne se dissipa pas lorsqu’il l’embrassa avec passion, tout en la serrant fortement contre lui. Des applaudissements résonnèrent autour d’eux. Elle sourit, apparemment ils avaient appréciés le spectacle. Mais c’était bien différent pour les deux amoureux, car pour eux, c’était comme se retrouver une seconde fois. Le blond passa une main dans ses cheveux bruns, en un geste tendre.

-Viens, on s’en va.

Sur ce, il lui prit la main et ils sortirent de la file d’attente. Les personnes présentes s’écartèrent de leur passage, encore émus de la scène romanesque dont ils avaient eu la chance de voir. Elle fut ravie d’être de nouveau à l’air libre. C’était le soir, une nuit comme les autres, mais pourtant, Keira s’en souviendrait longtemps de cette fameuse nuit. Elle le regarda, elle avait presque oublié l’allure qu’il avait en costard. A côté, elle faisait ridicule avec sa jupe et son bustier. En les voyant, on aurait pu les confondre avec un homme riche et une traînée. Quoi que pour l’homme riche c’était véridique. Mais il ne la payait pas. Et encore heureux !

-Ça te dit qu’on parte en vacances ? Juste tous les deux. Une semaine, un mois, un an. Où tu veux. C’est toi qui choisis. Lui proposa-t-il en lui prenant les mains.

C’était une proposition horriblement tentante. Oh oui une semaine, un mois, un an, qu’importe, du moment qu’elle était avec lui, c’était parfait. Tout ce qu’elle demandait. Elle lui sourit en retour et lui répondit :

-Je ne sais pas, qu’importe, du moment que je suis avec toi. Tout me va.
Elle réfléchit, le souvenir de la journée du lendemain lui revint en mémoire. L’enterrement de sa tante. Elle ne pouvait pas le rater. Elle reprit un peu son sérieux.

-Mais avant, je dois assister à l’enterrement de ma tante. C’est pour ça que je suis venue en Angleterre.

Bon. Changeons de sujet. Ils venaient de se retrouver, ils devaient fêter ça. Et ne pas se morfondre sur des pensées macabres. Keira lui fit la moue et fit mine d’hésiter.

-J’ai le droit de t’embrasser maintenant ? Ou je dois recevoir une autorisation spéciale.

-Je ne sais pas, qu’importe, du moment que je suis avec toi. Tout me va.

Très bien. Il s’occupera lui-même d’organiser leur voyage dans ce cas. Ashray avait déjà quelques idées en tête.

-Mais avant, je dois assister à l’enterrement de ma tante. C’est pour ça que je suis venue en Angleterre.

Oui. Il comprenait très bien. Même s’ils pouvaient partir à l’instant précis, ce ne serait peut-être pas une bonne idée. Il fallait prendre des affaires et prévoir un minimum les choses. Il fronça les sourcils quand il vit que Keira fit la moue et sembla hésiter. Elle ne voulait pas partir ?

-J’ai le droit de t’embrasser maintenant ? Ou je dois recevoir une autorisation spéciale.

Il se détendit immédiatement. Un sourire en coin étira ses lèvres. Elle n’aurait jamais besoin de demander ce genre de chose. A un moment, il se demanda si une activité plus longue et plus énergique ne se cachait pas derrière le doux mot « embrasser ». D’un autre côté, puisqu’il n’attendait que ça depuis un mois, il voyait des sous-entendus dans chacun de ses mots. Mais bon, même si ce n’était pas de ça dont elle voulait parler, c’était quand même une proposition alléchante. En plus, il avait plusieurs mois à rattraper. Heureusement qu’elle avait accepté de partir avec lui. L’impression que ce voyage ressemblerait beaucoup à un voyage de noces le prit. Ashray avait toujours accordé peu d’importance au mariage. Mais là, il comprenait un peu mieux. Même si le mariage n’était plus un symbole de fidélité éternelle aussi fort qu’avant à cause des plus que nombreux divorces. Il faudra qu’il songe un jour à demander Keira en mariage.
Mais ça, c’était pour dans longtemps. Ce qui comptait le plus, C’était le moment présent. Il passa un bras autour de sa taille et la colla contre lui. Doucement, il lui caressa la joue et rapprocha son visage du sien pour lui dire dans un souffle :

« Tu peux faire tout ce que tu veux. »

Il lui vint alors à l’esprit qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait sauf l’amener à nouveau dans un McDonald. C’était hors de question. Il se reprit et l’embrassa d’abord lentement et tendrement, souhaitant retrouver toutes les sensations qu’il éprouvait lorsqu’il savait que l’amour qu’il vouait à Keira était entièrement partagé. Le jeune lycan passa sa main dans sa nuque et l’embrassa plus sauvagement. Ça devait sans doute paraître outrancier pour certaines personnes mais Ashray s’en moquait. Tout ce qui comptait c’était Keira. Et ces gens qui n’étaient pas contents, s’ils savaient ce que c’était d’embrasser Keira, ils changeraient vite d’avis. D’un autre côté, Ashray n’allait pas leur proposer les lèvres de sa dulcinée. Hors de question. Plutôt manger dans un McDonald. Ashray sentait que ça allait vite devenir son expression favorite.
Lorsqu’il interrompit leur baiser, il lui proposa contre ses lèvres, fixant ses yeux au regard très explicatif dans les siens :
« On rentre finir ça chez toi ? »
Ils étaient de nouveau ensemble. Et ça, c’était une activitée normale d’un couple normal. Oui, il considérait un lycan et une vampire tous les deux immortels comme un couple normal.

Pour lui répondre, Ashray entoura sa taille d’un de ses bras en l’attirant contre lui. D’un geste doux, il lui caressa la joue en rapprochant son visage du sien.

-Tu peux faire tout ce que tu veux, lui souffla-t-il.


Keira esquissa un grand sourire. Sa phrase sonnait dans plusieurs sens. Très tentateurs d’ailleurs. D’un coup, pris d’une impulsion soudaine, Ashray l’embrassa. Tendrement au début, comme s’il désirait la retrouver de nouveau, exploitant leur tout premier baiser afin de fêter leur réconciliation. D’ailleurs, il insista d’avantage sur le baiser, une main derrière sa nuque, en le rendant plus bestial. Elle adorait ça. Son cœur s’emballait. Tout son corps le réclamait, comme s’il était lui aussi en manque de l’homme qui la comblait. C’était puissant. Elle le désirait amplement désormais. C’est fou tout ce qu’il arrivait à faire seulement avec ses lèvres. Elle se rendait compte à quel point cela lui avait manqué. De l’embrasser naturellement, en sachant qu’il lui appartenait. Qu’elle lui appartenait. Qu’ils étaient ensembles, scellés.
Ils durent malheureusement rompre le baiser. Contre ses lèvres, il lui proposa, la voix rauque :

-On rentre finir ça chez toi ?

Elle l’embrassa de nouveau. C’était trop tentant. Elle ne se lasserait jamais de l’embrasser. Maintenant qu’elle disposait de ce droit à volonté, elle ne comptait pas le gaspiller. La jeune femme passa ses bras autour de sa nuque, se collant un peu plus contre lui, en approfondissant le baiser. Après quelques secondes, elle se recula et lui murmura :

-J’y compte bien. Je veux profiter de ce moment.

Elle l’embrassa une dernière fois, et ils se dirigèrent vers la voiture. Enfin, leurs voitures. Vu qu’ils ont pris les deux pour venir ici, ils devaient se séparer pour rentrer. Hmm. Ils se dirent au revoir et filèrent à leur engin respectif. Keira ne perdit pas de temps et démarra. Elle sortit du parking, à la suite de son copain. Et oui maintenant elle pouvait le crier haut et fort. Le trajet lui parut horriblement long. Une demi-heure, tout au plus. C’était inconcevable. Elle se hâtait de rentrer, et de fêter leurs retrouvailles comme il se devait. Oui elle était naturellement impatiente, alors en plus si elle était motivée, c’était encore pire.

Heureusement, ils finirent par arrivés. Une fois parvenus à destination, Keira se laissa embrasser à la guise du jeune Snyder avant de lui sortir qu’elle devait voir quelque chose dans le coffre. Elle se dirigea vers ce dernier, et sans tarder, l’ouvrit. Elle fronça les sourcils en voyant ce qu’il y avait dedans. Un sac ? Elle le prit, jeta un regard intrigué à son compagnon et l’entrouvrit. Ce qu’elle vit à l’intérieur lui fit écarquiller les yeux.

Keira eut la (agréable ?) surprise de découvrir des ensembles de dessous particulièrement raffinés. Elle écarquilla les yeux de surprise, waouh, ils étaient beaux. Elle avait une petite idée de qui était l’admirateur qui le lui avait offert. Elle aurait dû se rendre compte plus tôt qu’ils étaient là. Ça devait être son deuxième cadeau d’anniversaire, vu qu’ils étaient là depuis le jour où elle a reçu la voiture. En parlant de ce dernier, il l’enlaça par derrière et déposa un baiser dans son cou.

-Je suis persuadé qu’ils te vont très bien. Tu seras la plus belle du monde dedans.


Sans lui laisser le temps de répondre, il la prit par la taille et de son autre main, les sacs. Ils remontèrent ensembles dans l’appartement de la vampire. Celle-ci ne mit pas longtemps à ouvrir la porte, vu que celle-ci était défoncée à cause de la soudaine impulsion d’Ashray. D’ailleurs il faudrait qu’elle la répare. Si elle voulait pratiquer des nouveaux exercices avec son copain, il valait mieux qu’il y ait un minimum d’insonorisation tout de même. Dès qu’ils furent rentrés, il ne perdit pas de temps. Il s’installa sur le canapé et la prit sur ses genoux. Aussitôt, il se mit à l’embrasser langoureusement. En plein élan, il commençait déjà à la déshabiller. Puis il s’arrêta subitement.

-Essayes-les au moins. Que je puisse t’admirer.

Elle lui sourit et l’embrassa. Contre ses lèvres, elle lui souffla : « Comme tu veux ». Sur ce, elle se leva d’un bond et fila dans sa chambre avec les sacs. Une fois à l’intérieur, elle les sortit et les détailla. Han, vraiment sexy. C’était un bon choix. La jeune femme se déshabilla en vitesse et les enfila. Elle se regarda dans le miroir dans de sortir, vouloir à tout prix faire son petit effet. Vêtue d’un ensemble rouge, extrêmement indécent, c’était impossible pour lui de ne pas craquer. Elle arrangea ses cheveux, ainsi que son maquillage vite fait avant de se décider à sortir. Bah quoi fallait mettre toutes les chances de son côté. Le tout en seulement cinq minutes. Elle s’adossa contre l’encadrement de la porte et regarda l’homme sur le canapé avec un regard séducteur.

-Est-ce que je te plais ?

Elle se retira avec un sourire aguicheur. Elle s’approcha de lui, en faisant exprès de jouer des chances, en vrillant son regard dans ses yeux. Ouais, elle faisait en sorte de bien attirer son attention. Une fois à sa hauteur, elle se mit à califourchon et se mit à l’embrasser tendrement en prolongeant le contact. La brune en profita même pour déposer plusieurs baisers sur ses lèvres, ses joues, son cou, ses épaules. Elle releva le nez jusqu’à son oreille et lui souffla « Maintenant tu peux faire tout ce que tu veux ».

Keira accepta et fila dans sa chambre avec les sacs. Ashray ne bougea pas du canapé, attendant non sans une dose d’impatience le retour de sa chérie. Au bout de cinq petites minutes, la porte s’ouvrit. Elle s’appuyait en une pose sexy dans l’encadrement de la porte. La vampire avait choisi l’ensemble rouge qui fit presque baver Ashray. Elle avait arrangé ses cheveux et s’était légèrement maquillée.

-Est-ce que je te plais ?

Il ne répondit même pas. C’était évident. Mais cette fille était l’allégorie du désir et de la sensualité. Ce n’était pas possible autrement. Elle s’approcha d’Ashray lentement et passa à califourchon sur lui. Il posa ses mains sur sa taille et la laissa l’embrasser lui rendant passionnément son baiser. Le jeune lycan adora quand elle changea de zone avec ses baisers. Il caressa son corps presque nu de nombreuses caresses brûlantes, désireux. Voulant passer aux choses sérieuses, il la prit dans ses bras et la porta jusque dans la chambre. En chemin, il se rappela ce qu’elle avait dit le jour d’avant, qu’il était moins performant. Nan mais. Il allait lui montrer lui ce que c’était que de la performance. Tendrement, il l’allongea sur le lit et passa sur elle pour la caresser à nouveau, ne décollant pas sa bouche de la sienne. Le jeune homme se félicita d’avoir fait ces achats, Keira était magnifique et sexy.

« Tu vas voir toi si je suis moins performant », lui chuchota-t-il à l’oreille d’une voix rauque avant de baiser tout son coup et de descendre avec ses baisers.

Tout ça lui avait tellement manqué mais l’attente était finit. Pendant toute la nuit, il se donna à fond, rattrapa un mois d’abstinence à travers une nuit d’amour.

Ses rêves furent doux et le visage de Keira apparaissait plus que souvent. Il finit par ouvrir les yeux lentement. Toute la chambre était encore noire. Il tendit le bras pour allumer la lampe à une luminosité faible. Keira était encore sur lui. Il la regarda quelques instants dormir. Les yeux fermés et l’air angélique sur son visage lorsqu’elle était endormie lui donnait des airs de princesse. Il était le plus chanceux de tous les lycans au monde. Qu’est-ce qu’elle était belle. Il caressa son visage tendrement pour la réveiller. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, il l’embrassa doucement, tendrement histoire de ne pas trop la brusquer dès le réveil.

« Salut mon amour. Je sais qu’à cause de moi tu n’as pas beaucoup dormit mais j’espère au moins que tu as apprécié cette nuit de retrouvailles. »

Il la caressa amoureusement. Les retrouvailles furent sans doute la meilleure nuit de sa vie. Qu’est-ce qu’il aimait Keira. C’était incroyable. Tout entre eux était passionné. Ils étaient un couple parfait. Sauf quand ils se disputaient. Mais ça, c’était vraiment autre chose.

Ashray paraissait très enthousiaste à cette idée car il la prit soudainement dans ses bras et l’emmena dans la chambre. Il la déposa sur le lit et se positionna au-dessus d’elle. Il en profita même pour exécuter de longues caresses enivrantes qui ravirent Keira, sans quitter sa bouche pour autant.

-Tu vas voir toi si je suis moins performant, lui glissa-t-il à son oreille d’une voix rauque qui électrisa sa partenaire.

Sur ce, il déposa un baiser dans son et descendit en continuant son manège. Le souffle court, Kei se laissait faire, déjà motivée pour la suite des évènements. Leurs retrouvailles furent jouissives. Il faut dire qu’un mois d’abstinence, ça motivait quand ça repartait. Surtout qu’il ne lui laissait pas un instant de répit, la replongeant sans cesse dans une abysse de satisfaction.
Keira dormit merveilleusement bien. Il faut dire qu’elle avait un excellent coussin aussi. Dormir avec son copain était vraiment super. Cela lui avait tellement manqué. Surtout après une nuit de folie. Sans doute l’une des meilleures. De toute façon, c’était toujours ça entre eux. Ils se donnaient à fond lorsqu’ils se retrouvaient. C’était tout simplement passionné. Leur couple pourrait être décrit comme tel. C’était sensationnel à vivre, vraiment. Le lendemain, elle fut réveillée par la douce caresse que provoquait la main du blond sur sa joue. Elle plissa les yeux, et il l’embrassa tendrement, l’aidant à se réveiller du coup.

-Salut mon amour. Je sais qu’à cause de moi tu n’as pas beaucoup dormit mais j’espère au moins que tu as apprécié cette nuit de retrouvailles.

Elle sourit tendrement lorsqu’il se mit à la caresser une nouvelle fois. Visiblement, il ne s’en lassait pas. Pour lui prouver qu’elle était satisfaite, elle s’arrangea pour se trouver au-dessus de lui, en collant son corps contre le sien afin de l’émouvoir. Elle l’embrassa passionnément en caressant son torse. Lorsqu’elle se recula, elle lui souffla :

-Tu as fait de moi une femme comblée, lui annonça-t-elle avec un sourire ravi.

Pour appuyer ses dires, elle se pencha vers son cou et lui murmura :

-Tu as été très performant … Tu m’as littéralement épuisée.


Elle roula sur le côté, mais se colla quand même contre lui, en lui procurant quelques caresses sur son torse.

-Je suis tentée de rester au lit toute la journée, sourit-elle.

Ils s’embrassèrent passionnément à nouveau. Tous les deux amoureux. Tous les deux enfin heureux.

-Tu as fait de moi une femme comblée, lui dit-elle.

Ah bah ça c’était certain, il était le meilleur. Surtout qu’elle lui avait manqué donc il s’était bien rattrapé. Elle ajouta dans un souffle :

-Tu as été très performant … Tu m’as littéralement épuisée.

Ça lui apprendra à prétendre le contraire. Elle se mit sur le côté et serra contre lui avant de lui dire qu’elle aimerait passer toute la journée au lit. Il n’était pas contre. De toute façon, ce n’était pas comme s’il faisait quelque chose de sa vie. Ashray fermi les yeux et se détendit. C’était parfait comme moment. Keira près de lui et rien ni personne pour les déranger. C’était le paradis sur Terre. Tout irait pour le mieux maintenant, c’était certain. Plus rien ne viendrait jamais interrompre leur idylle. Et ça, pour l’éternité. C’était quand même bien d’être un lycan. On était immortel, on était plus fort, les sens étaient développés, on gagnait une capacité de cicatrisation juste incroyable et on pouvait traumatiser les petites vieilles. Ouais, c’était vraiment la belle vie. D’ailleurs, une odeur vint lui chatouiller le nez. Il renifla un coup et sentit que la voisine faisait des pancakes. Hum. Trop bon. L’odeur le fit saliver et son estomac se mit à lui rappeler bruyamment qu’il n’avait pas encore mangé. Il avait remarqué que son appétit s’était bien développé depuis sa transformation. A ce moment, il se dit qu’il mangerait bien une demi tonne de pancakes avec un mètre cube de sirop d’érable. Hum … trop bon. Mais le problème était que pour ça, il lui fallait se lever. Ce qu’il n’avait absolument pas du tout envie de faire. Mais où était passé l’époque joyeuse où il restait allongé toute la journée dans un grand lit avec une fille à côté et une autre qui faisait tout ce qu’il voulait. Le tout dans une grande villa avec une piscine, un sauna, un home-cinéma, un jardin et tout ce qu’il pouvait souhaiter. Là il était dans un appart minable sans piscine, sans sauna, sans home-cinéma sans jardin et avec rien du tout. Le seul avantage à cette situation c’était que Keira était dans ses bras. S’il pouvait associer les deux se serait vraiment le top. Oh mais ça le sera pendant le voyage. Revoir son bon vieux yacht allait lui faire plaisir. Aaah, mais quel plaisir d’être riche et même richissime. Encore plus maintenant qu’il avait définitivement ruiné son père. Même s’il était certain qu’il allait bientôt avoir de ses nouvelles. Pas grave. Au pire il s’en moquait.
Bon, maintenant il fallait régler cette histoire de nourriture. Il se tourna vers Keira et lui fit son sourire spécial « Alllleerrr » en lui demandant :

« Tu voudrais pas me faire des pancakes ? J’ai faim. »

Bah c’était normal non comme réaction d’avoir fin le matin en se levant ? Maintenant il espérait qu’elle accepte. Il n’avait absolument aucune envie de bouger de ce lit.

Elle sentit le ventre de son amant gargouiller contre elle. Keira esquissa un sourire, elle oubliait que les lycans étaient connus pour être des ventres sur patte. Elle préférait ne pas penser où toute cette tonne de nourriture se logeait. Le concerné lança un sourire, comme un enfant qui allait demander quelque chose à sa mère, et lui demanda :

-Tu ne voudrais pas me faire des pancakes ? J’ai faim.

Elle fit la moue et le regarda, mine d’hésiter. Elle n’avait pas l’envie maintenant tout de suite d’en faire, mais bon, si c’était pour lui … Ils venaient de se remettre ensemble, ce n’était pas le moment de faire sa difficile. Elle se leva du lit, enfila une nuisette vite fait et s’en alla en lui lançant « Aucun problème, mais ramène tes fesses ». Elle se rendit dans la cuisine, et commença à préparer le matériel nécessaire. Elle disposait de tout. La jeune femme entama la préparation, elle se demanda ce que fabriquait le blond dans la chambre. Les sourcils froncés, elle alla dans cette dernière et le regarda.

-Bah qu’est-ce que tu fous ? Tu comptes pas rester au lit toute la journée.


En entendant sa réponse, et en se rendant compte qu’il ne comptait pas bouger, elle arqua un sourcil et lui balança sans vergogne :

-Bien, tant pis pour toi.

Sur ces mots, elle retourna dans la cuisine et termina ce qu’elle faisait. Une bonne dizaine de minutes plus tard, le repas était fin prêt. Ainsi que les éléments secondaires à côté : confiture, chocolat, miel, etc. La vampire tartina un pancakes avec du sirop d’érable. Elle se rendit dans la chambre, et s’adossa contre l’encadrement de la porte. Elle lança un sourire angélique à son compagnon.

-Toujours pas décidé à te lever ? Lui demanda-t-elle. Bon tant pis.

Et elle croqua dans le pancakes, et gémit de délice. Bon dieu que c’était bon. Elle s’était gavée sur ce coup. Pour la première fois, elle remerciait la flemmardise de Donovan et de Shane qui l’avait obligé à apprendre à cuisiner des plats comme tels. Elle se perfectionnait à la longue. Elle le termina, sous le regard avide d’Ashray. Elle lui lança un dernier sourire sournois et lui lança par-dessus son épaule :

-Fais ce que tu veux, moi je vais bouffer !

Et elle le fit.

Keira sortit du lit et mit une nuisette. Ashray resta confortablement dans le lit et se mit sur le dos pour regarder Keira avec un sourire. Elle lui demanda de ramener ses fesses. Il ne répondit pas mais ses fesses allaient rester dans le lit. Dans la cuisine, il entendit le bruit des ustensiles. Il se renfonça dans le lit, certain que ses pancakes allaient bientôt arriver. Lorsqu’elle revint dans la pièce elle lui demanda :

-Bah qu’est-ce que tu fous ? Tu comptes pas rester au lit toute la journée.

« Bien sûr que si »

Elle arqua un sourcil et lui balança sur un ton froid :

-Bien, tant pis pour toi.

Hein quoi ? Elle allait bien lui amener son petit-déjeuner quand même. Lorsque le repas fut prêt, il le sentit directement et se remis à saliver. La vampire vient dans la pièce avec un pancake dans la main. Il se dit que ce n’était pas pour lui quand elle lui lança :
 

-Toujours pas décidé à te lever ? Bon tant pis.

Le tout accompagné d’un sourire angélique. Elle mordit ensuite à pleine dents dans la pâtisserie sous le regard d’Ashray. Pour rajouter une couche, elle gémit en goutant. Eh bah, si elle avait besoin d’un simple pancake pour gémir pourquoi elle se cassait la tête à sortir avec lui. Keira mangea le pancake en entier avant de lui dire après un dernier sourire :

-Fais ce que tu veux, moi je vais bouffer !

Et elle disparut dans la cuisine. Le lycan grogna de mécontentement, le nez agressé par l’odeur délicieusement sucrée du petit-déjeuner qui le faisait saliver. Mais quelle sadique. Non mais franchement. Il était tiraillé entre rester là et ignorer la vampire ou aller prendre les pancakes et revenir. Le jeune homme trouva une solution encore meilleure. Il se leva, pris un oreiller et débarqua quand la cuisine. Par derrière, il lui écrasa l’oreiller dans le visage. Il profita de l’effet de surprise pour prendre l’assiette avec la nourriture et filer dans la chambre. Rien qu’en chemin il en avala deux. Il se remit sous les draps et pris l’assiette sur lui. C’était délicieux. Ah, ça avait valu le coup d’étouffer Keira à coups d’oreillers. Lorsqu’il la vit arriver, le lycan se hâta de tout engloutir. Lorsqu’elle fut près de lui, innocemment il lui tendit l’assiette avec un pauvre pancake échappé et lui dit :

« Tiens, je t’en ai laissé un. »

Pour être honnête, Ashray avait encore faim. Il avait besoin d’un peu plus qu’une dizaine de pancakes le matin. Un grand sourire collé aux lèvres, il lui demanda :

« Je peux en ravoir ? »

Ils étaient trop bons les pancakes de Keira. Ashray pourrait en manger une demi tonne tous les jours. Il se demanda à ce moment qu’est-ce qu’il allait manger à midi.

Alors que Keira profitait pleinement de son pancakes en pensant « Qu’est-ce qu’il est feignant bon sang », elle eut la surprise de se retrouver avec un oreiller sur la tête, en train d’étouffer. Pas si feignant que ça. Il n’avait pas apprécié son geste. Tant mieux, au moins, il s’était bougé les fesses. Un bon point. Hormis le fait que la vampire allait le tuer pour ce coup bas. Elle courut dès que possible dans la chambre. Il était déjà sous les draps, tranquille, l’assiette quasiment vide sur lui. En baissant le regard, elle lutta. Pas contre l’envie de lui prendre l’assiette, mais d’autre chose. Car le seul vêtement qu’il portait n’était autre qu’un caleçon. Et la vue de son torse dénudé la faisait défaillir.

-Tiens, je t’en ai laissé un, lui dit-il pour sauver ses arrières.

Keira s’approcha en le regardant, comme si elle allait le bouffer. Et pas pour le punir de son acte. Oh quoi que.

-Je peux en ravoir ? Lui quémanda-t-il, un grand sourire collé sur les lèvres.

La jeune femme fit mine de réfléchir, puis afficher un air désolé.

-Je n’ai plus les ingrédients nécessaires, désolée mon cœur.

Contre toute attente, elle baissa les yeux sur l’assiette, et se contrôla à temps. Elle réussit tout de même à sortir un : « Tu peux le manger, je n’ai pas faim de ça ». Oui, elle avait besoin de sa ration élémentaire. Et elle se serait bien servie maintenant … Sauf qu’elle risquait de le tuer si elle buvait le sang d’Ashray. Bon, ça allait être plus difficile qu’elle le croyait. Ne pas penser à ça. Oh, idée. Une bonne chose pour ne pas penser à sa soif de sang. La brune envoya l’assiette de l’autre côté du lit et s’assit à califourchon sur ses genoux, avec sa vitesse surhumaine, si bien qu’il ne la vit pas venir. Avec un sourire carnassier, le regard plongé dans le sien, elle rajouta dans un souffle : « Mais j’ai une autre idée pour assouvir ta faim ».
Enfin, c'était plus la sienne auquelle elle pensait, mais bon, ça revenait au même, non ?

Sa tentative avait l’air de bien marcher car aussitôt, installée sur lui, il en profita pour la déshabiller du regard. Rien qu’à l’aide de ce dernier, Ashray réussissait à la rendre flattée, limite fière. Car dorénavant, il lui appartenait. C’était son copain. Oui, les vampires étaient un peu sensibles sur les questions de fidélité de leurs compagnons. C’est pourquoi la plupart du temps, ils les marquaient avec leurs crocs. Kei ne l’avait pas tellement fait. Elle ne l’avait mordu que deux fois, et n’en n’avait pas profité pour poser sa marque. Chose qui était difficile de négliger pour un vampire.

A l’aide de la prise qu’il exerçait sur sa taille avec ses mains, il l’attira contre lui et l’embrassa langoureusement. Il ne perdit pas de temps pour descendre ses baisers jusqu’à son cou. Keira plaça sa nuque à découvert, les yeux clos, savourant le moment. Elle manquait de grogner de frustration lorsqu’il s’arrêtait par moment, titillait un endroit sensible pour elle. Il faisait exprès de jouer avec elle, de la faire languir, c’était presque devenu un jeu pour eux. Le jeune homme l’allongea alors sur le lit, en continuant ses baisers un peu partout, tout en collant son propre corps contre le sien. Il remonta vers sa bouche, en accentuant le contact, avant de revenir vers sa carotide. Il glissa même des paroles qui électrisèrent la brune sur un ton tellement rauque qu’elle manquait d’en avoir des frissons. Ses caresses devinrent de plus en plus brûlantes, et elle finit bientôt par s’abonner au violent voile de passion qui les consumait alors tous les deux.
Quelques heures plus tard, ils demeuraient dans l’une de leur position préférée : dans les bras l’un de l’autre. La vampire savourait ce moment avec délice. Elle esquissa même un sourire ravi lorsqu’il se remit à déposer des baisers sur sa peau. Il n’oublia pas cependant de lui murmurer un merveilleux « Je t’aime » à l’oreille. Il ferma les yeux, et sa compagne le suivit sans problème. C’était parfait.
Enfin, presque parfait.
Car au bout d’un petit moment, le ventre du lycan gargouilla de manière pas du tout discrète. Au début, Kei souriait d’amusement. Cependant …

-J’ai encore faim, lui souffla-t-il à l’oreille.


C’est là que les choses augmentèrent de niveau.
A peine la jeune femme avait-elle levé les yeux que son regard s’arrêta brusquement sur la délicieuse carotide que lui offrait le blond. Voilà deux jours qu’elle ne s’était pas alimentée. Cela commençait à faire beaucoup. Et après un exercice comme ceux qu’ils avaient l’habitude de pratiquer, il n’était pas rare que d’autres pulsions resurgissent. La jeune Jones était en train de détailler cette parcelle de peau, lorsque son compagnon fit mine de parler. Kei fit la sourde oreille, tandis que le bruit hypnotisant du sang qui coulait dans les veines de son copain l’appelait. Elle pouvait les discerner à travers la peau délicate du jeune Snyder. Tous ces éléments cumulés empêchaient toute chance de raisonnement. Elle ne serait pas étonnée de savoir que ses pupilles s’étaient dilatées sous le coup de la soif. Elle se pencha vers sa nuque, en posant une main sur cette dernière afin d’avoir une meilleure prise. Elle approcha son nez de son cou, et sentit son parfum tout autant que l’odeur de son sang en fermant les yeux. C’était trop tentant. Elle arriva même à effleurer sa peau avec ses canines, en voulant l’embrasser. En se rendant compte qu’elle était capable de sauter sur lui et de mordre sans ménagement, elle se fit violence pour reculer. Keira en vint même à heurter le mur de la chambre dans un bruit dur, sa rapidité vampirique avait sans aucun doute joué un rôle dans sa soudaine reprise de conscience. Soit, ce n’était pas trop tôt.
La respiration sifflante, les pupilles encore dilatées, elle le regarda d’un air mi- agacé mi- intéressé.

-Tu es une véritable tentation, tu ne peux pas savoir à quel point.

Elle passa une main sur son visage, espérant retrouver son self control habituel. Elle se dirigea vers la sortie de la chambre en lançant par-dessus son épaule :

-Va voir dans les placards si tu as encore faim, je ne sais plus ce qui me reste. Moi j’ai besoin d’une bonne douche. Froide.